samedi 21 février 2015

Tu feux ou tu feux pas ?



























« La loi […] doit être la même pour tous. » (Article 6 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789) : c’est ce que se complait à répéter le 1er édile de notre village.

Sauf qu’à Ressons-le-Long, ce devoir d’égalité devant les lois et règlements de la république est régulièrement bafoué 1.

Les feux de jardins 2 sont strictement interdits dans notre département 3 et dans la quasi-totalité du territoire national.

Seuls les préfets peuvent, sous certaines conditions, accorder des dérogations, mais à ce jour, aucune n’a été prise dans le département de l’Aisne 4.

Dans le cadre d’une activité professionnelle d’entretien des espaces verts, un exploitant est tenu d’éliminer ses déchets par des voies respectueuses de l’environnement et de la réglementation : valorisation directe 5 ou apport en déchèterie.

Et pourtant, un habitant 6 prétend avoir eu un « papier » du maire de Ressons l’autorisant à brûler des pleins tombereaux de déchets végétaux chez son papa.

Se pourrait-il que le maire de notre commune ait accordé une autorisation illégale, alors que par ailleurs il a verbalisé au moins un cas similaire 7 ?

L’interdiction de brûlage des déchets verts – assimilés à des déchets ménagers – n’est pas un caprice de législateur.

En effet, il ne faut plus ignorer les énormes quantités 8 de particules fines et de composés toxiques dégagées par ces feux et responsables de maladies graves, cardiovasculaires et pulmonaires, de cancers …

A la campagne, pour nos déchets verts, nous avons deux solutions : le broyage et compostage ou la déchèterie.

Pour l’heure, suite à notre intervention auprès du Préfet de l’Aisne, le maire de Ressons-le-Long s’est vu rappeler ses compétences au titre des pouvoirs de police qu’il détient pour lutter contre ce type de nuisances.



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1 – N.D.L.R. : l’ARLLE a déjà évoqué de nombreux exemples – Liberté d’expression, accès libre aux documents administratifs, égalité d’organisation de ventes au déballage, affichage, manifestations, … - que vous pourrez retrouver en parcourant notre blog.

2 – Brûlage à l’air libre ou en incinérateur de déchets verts.

3 – Article 84 du Règlement Sanitaire Départemental.

4 – Source : Service environnement de la direction départementale des territoires de l’Aisne (16 février 2015)

5 – Sans passer par un centre de tri : broyage, compostage, méthanisation …

6 – N.D.L.R : notre but ayant un caractère général, nous préférons ne pas nommer l’individu qui, nous en sommes sûr, se reconnaîtra.

7 – Un procès-verbal a été établi contre un des membres de notre association.

8 – Brûler 50 kg de déchets verts dégage autant de particules fines que rouler 22.000 km avec un voiture à essence ! (source : Air Rhône - Alpes - 2012)
http://www.rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Plaquette_brulage_Web_cle63a416.pdf

jeudi 19 février 2015

Utopie

















Renfrogné, la mine sombre, les mains entourant un large bol fumant, Toni lapait son grog, debout devant le fourneau de la cuisine. Son ciré jaune ruisselant de pluie gisait sur le sol avec son casque et ses gants.

Il répondit par un grognement sans chaleur au salut de son ami Nanar...

« Ne faites pas attention », dit Maria ! « C’est qu’il a eu encore une drôle de journée avec ce froid et cette pluie ; toute la semaine à patauger au fond de fossés plein d’eau. Ce chantier n’en finit pas ...

Et les bottes, miseria, ça finit toujours par prendre l’eau ! »



Dans la pièce voisine, l’écran de la télé attirait les regards.

La pub vantait les avantages innombrables de la voiture de demain, celle qui va résoudre tous nos problèmes dans un avenir tout proche : « la voiture électrique, respectueuse de l’environnement ! »

« Voilà ce qu’il faudrait à mon Toni pour remplacer cette fichue mobylette ! » dit-elle en prenant le professeur Nanar à témoin. « Au moins il serait au sec ... et au moins il aurait chaud pour rentrer ! »

« Bien sûr », dit Nanar, « c’est une bonne solution ... Pour être au sec, il serait au sec ...  Mais si le chantier est loin, il vaudrait mieux qu’il renonce au chauffage ... »



Maria le regardait sans comprendre ...



« Et aussi aux phares ...Ben oui, tout ça, ça fait des kilomètres en moins. Remarquez, Maria, pour l’été, ça ne pose pas de problème ... Et l’hiver, il peut toujours reprendre sa mobylette ! »

« Je crois comprendre le message que vous voulez me faire passer », dit Maria.



A ce moment, la publicité, remarquablement réalisée, expliquait à un quidam visiblement subjugué : «  Et plus vous freinez, et plus la batterie se remplit ! »



« D’accord », dit Maria, « je vois mieux : en somme, plus on freine, et plus on peut aller loin. »

« Bien vu ! Et encore plus ingénieux : la voiture hybride. C’est une voiture électrique qui ne pose aucun problème ; elle fonctionne à l’essence ! »



Maria hocha la tête et ne répondit rien ; elle aurait juré que le professeur Nanar la faisait marcher...



Pendant ce temps, le présentateur démontrait aux badauds ébahis que son hybride ne possédait aucune prise de courant pour la recharger.

Et le petite Daniele qui entrait à ce moment se tailla un vif succès en rappelant à sa petite maman chérie qu’elle avait encore oublié de lui acheter des piles rechargeables pour sa voiture téléguidée, 4 AA 1,5 volt et une de 9 volts pour la télécommande, précisait-il...



Eh oui, quand les batteries coûtent plus cher que le véhicule, on comprend que les mamans oublient la commission.


Ou se font tirer l’oreille.