mercredi 30 mai 2012

Cachez cette banderole …







On ne compte plus les tentatives hostiles du maire Rébérot à l’encontre de notre association qu’il cherche à détruire par tous les moyens.

La banderole " ASSOCIATION RESSONS-LE-LONG ENVIRONNEMENT "que nous avons apposée l’été dernier au 22 de la rue du Marais St Georges, identifiant l’ARLLE à son siège social est considérée par Monsieur le maire comme de nature à réduire la « perceptibilité » du panneau d’entrée dans l’agglomération – Voir extraits du P.V. en bas de cet article.

La photographie (sans trucage) présentée dans l’article précédent permettra à tout un chacun de juger sur pièce.

Pour l’heure, nous avons saisi le Préfet de l’Aisne avant de prendre une décision concernant cette enseigne.



dimanche 27 mai 2012

Les entretiens du professeur Nanar (12)







La révélation




Comme il atteignait l’orée du village, Toni freina brusquement : des centaines de fois, par beau temps, sous l’ondée, de jour comme de nuit, selon les aléas des chantiers en cours, il était passé là mais jamais il n’avait été frappé par cette évidence.

« Mais c’est bien sûr », se dit-il en immobilisant sa bleue devant le panneau émaillé qui signale à l’automobiliste distrait qu’il entre dans une agglomération...

Faire part de sa découverte au professeur Nanar le rendait tout émoustillé et le détour ne lui prit que quelques minutes.

« Professeur, je viens de comprendre pourquoi on ne ralentit pas dans le village : c’est à cause de l’ARLLE ! »

Toni étant coutumier d’une forme d’humour décalé capable de surprendre, le professeur Nanar pensa d’abord à une blague et attendit la suite.

« Ben oui, c’est clair : le chauffeur, il voit la banderole, alors il lit l’inscription, là, il est frappé par la couleur et du coup, il oublie de ralentir vu qu’il n’a pas vu qu’il entrait dans un village. »

« Élémentaire », dit Nanar ; « voilà pourquoi ça roule à tombeau ouvert dans cette rue. Ça serait une bonne idée de placer un radar pédagogique comme à Gorgny ! »

« Mouais », ajoute Toni, « si le gars ne lit pas vite, le temps qu’il arrive au bout de la ligne, sa bagnole grimpe dans le bac à fleurs. Et là, ça peut devenir risqué. Surtout quand le gars d’en face met la gomme pour te passer devant le nez en slalomant. Moi, avec la bleue, je fais gaffe ! »

- Tu sais que tu as drôlement raison, Toni ! Le principe de précaution doit être appliqué, surtout qu’il est plus facile de déplacer la banderole que le bac à fleurs qui est l’obstacle le plus pervers.
Et je vais encore te dire un truc qui devrait les inciter à enlever cette inscription dangereuse : quelqu’un prétend qu’elle serait illégale.

- Comment ça ?

- C’est évident : paraît qu’elle devrait se trouver à 50 centimètres du sol.

- Oui, et alors ?

- Ben voilà le plus grave : elle ne serait qu’à quarante huit !

- Ça, dit Toni, ça ne rigole pas : quand je pose des fenêtres, je ne pourrais pas me le permettre non plus !






lundi 14 mai 2012

Toni a bien retenu la leçon.












Le carillon de la porte d’entrée faillit mettre le professeur Nanar de méchante humeur ; une sonnerie impérative, insistante, interminable ...

Agacé, il allait se permettre une réflexion peu amène quant il aperçut, piaffant sur le seuil, à la main un journal roulé, Toni souriant comme un soleil.

- Tu vas voir, Prof ! J’ai compris la leçon : cette fois, je t’apporte le journal en entier. Manque pas un morceau ; finis les articles récupérés dans la corbeille à papier, finies les papillotes ! J’ai acheté des bigoudis à Maria ...

Abasourdi par ce flot de paroles précipitées, le professeur Nanar devina néanmoins que le visiteur tenait une nouvelle intéressante, un évènement, pourquoi pas un scoop ?

- S’il te plaît, Toni, viens en au fait ! Fais-nous grâce de tes prolégomènes1 ! Envoie l’info !

Toni ouvrit le journal, mit sous le nez de son ami un article largement surligné, entouré au crayon rouge. Voici ce que l’auteur disait :



- Qu’est-ce que vous en pensez, Prof ?

- Je pense comme toi, Toni. Que voilà bien des citoyens imprudents : imagine que leur maire ait l’idée comme celui de Ressons d’aller exhumer un article oublié, abandonné, mais déterré dans le seul but de nuire à un de ses administrés ...

- Oui, dit Toni, faut les prévenir, leur dire ...

- Non, Toni, on ne te croirait pas. Tu passerais pour un rigolo. Il n’y a qu’à Ressons qu’on voit ça ! 2

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1 – Préambule, préliminaire.

2 - Un procès verbal a bien été dressé contre une habitante, maire honoraire de surcroit, pour avoir échangé des civilités avec une de ses amies rencontrée dans un bureau de vote pratiquement désert.
Les échanges faisant l’objet de ce PV ont été désignés sous le terme de « clameurs ».
Un synonyme approximatif ? (Voir l’article du 15 août 2011 : l’offense faite à Françoise)



samedi 5 mai 2012

Les entretiens du professeur Nanar (11)










QUIPROQUO





Ils ne s’étaient pas revus depuis pas mal de temps, des semaines ... Toni n’était pas bavard, il avait l’air maussade, renfrogné ...

Le professeur Nanar commençait à culpabiliser, cherchait désespérément une excuse un peu plausible quand Toni se décida tout d’un coup :

- Tu sais Prof ! Il faut que te dise une chose ...

- ?

- Tu sais, le gars qui écrit dans le journal gratuit, ben, je ne le comprends plus. Mais alors, plus du tout !

- ?

- Ben voilà : il parle encore de « l’écoquartier » ! Ecoquartier, déjà, hein ? Bon, passons !

Il dit comme ça que «  … a initié puis mené une concertation avec les habitants ;

Qu’une dizaine de rencontres et de visites ont été réalisées ;

Que les points de vue des habitants ont été écoutés ... »

Interloqué, le professeur Nanar ne savait que répondre : évidemment, évoquer participation, concertation, point de vue de l’habitant du lieu pour un projet monté « à l’insu de son plein gré », ça peut sembler surréaliste, limite onirique !

- On peut le voir, ton journal d’information1, Toni ?

- No problemo ! dit Toni en sortant de sa poche un morceau de feuille plié en accordéon et passablement fatigué.

Le professeur Nanar le déplia, le lissa soigneusement en l’étalant sur son genou et partit d’un éclat de rire homérique.

- Excuse-moi, Toni, ça a été plus fort que moi ! D’où tu le sors ce bout de papier ? Il manque le haut de la feuille et ce n’est pas de Ressons qu’il s’agit ; c’est de la Commune de Crouy où depuis des mois le maire organise des réunions, des visites des lieux, prend l’avis de la population, organise des débats démocratiques. Rien à voir avec Ressons-le-Long !

-Ben vrai, je me disais aussi ...

Et Toni se tenait les côtes en s’esclaffant ; il tenait à bout de bras ce traitre de petit bout de papier qui l’avait si bien berné.

Il riait à son tour, il riait de lui ...

Et Maria qui venait tout juste de rentrer, le regardait un peu éberluée :

- Ben quoi, j’avais rien d’autre pour faire mes papillotes ... Y a pas de quoi rigoler comme un malade !

A quoi ça tient l’info ?

A un cheveu ?

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1 – Le vase communiquant N°116