QUIPROQUO
Ils ne s’étaient pas revus depuis pas mal de temps, des semaines ... Toni n’était pas bavard, il avait l’air maussade, renfrogné ...
Le professeur Nanar
commençait à culpabiliser, cherchait désespérément une excuse un peu plausible
quand Toni se décida tout d’un coup :
- Tu sais Prof ! Il faut que te dise une
chose ...
- ?
- Tu sais, le gars qui écrit dans le journal gratuit,
ben, je ne le comprends plus. Mais alors, plus du tout !
- ?
- Ben voilà : il parle encore de « l’écoquartier » !
Ecoquartier, déjà, hein ? Bon,
passons !
Il dit comme ça que « … a initié puis mené
une concertation avec les habitants ;
Qu’une dizaine de rencontres et de visites ont été
réalisées ;
Que les points de vue des habitants ont été écoutés
... »
Interloqué, le professeur
Nanar ne savait que répondre : évidemment, évoquer participation, concertation, point
de vue de l’habitant du lieu pour un projet monté « à l’insu de son
plein gré », ça peut sembler surréaliste, limite onirique !
- On peut le voir, ton journal d’information1, Toni ?
- No problemo !
dit Toni en sortant de sa poche un morceau de feuille plié en accordéon et
passablement fatigué.
Le professeur Nanar le
déplia, le lissa soigneusement en l’étalant sur son genou et partit d’un éclat
de rire homérique.
- Excuse-moi, Toni, ça a été plus fort que moi !
D’où tu le sors ce bout de papier ? Il manque le haut de la feuille et ce
n’est pas de Ressons qu’il s’agit ; c’est de la Commune de Crouy où depuis
des mois le maire organise des réunions,
des visites des lieux, prend l’avis de la population, organise des débats
démocratiques. Rien à voir avec Ressons-le-Long !
-Ben vrai, je me disais aussi ...
Et Toni se tenait les
côtes en s’esclaffant ; il tenait à bout de bras ce traitre de petit bout
de papier qui l’avait si bien berné.
Il riait à son tour, il
riait de lui ...
Et Maria qui venait tout
juste de rentrer, le regardait un peu éberluée :
- Ben quoi, j’avais rien d’autre pour faire mes
papillotes ... Y a pas de quoi rigoler comme un malade !
A quoi ça tient l’info ?
A un cheveu ?
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1 – Le vase communiquant N°116
Il est vrai que la communication à Ressons ça ne court pas les rues !!! Actuellement le plaisir de vivre ici est bien entaché.
RépondreSupprimerben, on a été élus...
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