Les chroniques du conseil municipal (2)
Dans les toutes dernières minutes de la séance du conseil
municipal qui s’est tenue le 21 janvier dernier, Monsieur Rébérot, Maire de
Ressons-le-Long a déclaré la concertation sur le projet d’Ecoquartier close
depuis le 8 janvier 2013.
Nous ne savions pas que cette concertation avait eu
lieu !
HISTORIQUE
En 2008, l’idée était déjà
dans la tête des futurs élus, mais, élections obligent, il n’a pas été jugé
utile de perturber les esprits ressonnais avec ce projet.
Il est très probable que l’issue du scrutin eut été
différente si une information explicite d’un projet d’une centaine de logements
avait été portée sur la profession de foi de la liste « Rébérot ».
Fin 2008, On négociait déjà « à
l’amiable » et à l’écart des oreilles indiscrètes pour acquérir des
terrains dans le secteur convoité de la Trésorerie.
Pour ne pas effrayer une certaine partie de la
population, On n’envisageait à
l’époque qu’une cinquantaine de pavillons résidentiels et quelques équipements
publics.
Compte tenu des propositions d’achat, défiant toute
concurrence (entre 2 et 6 euros le mètre carré) soumises aux éventuels vendeurs
et face à leur refus1,
On décida en juin 2009 de « surtaxer » fortement les terrains
constructibles, afin d’inciter (forcer ?) les propriétaires réticents à
lâcher leurs biens à vil prix.
En février 2010, le
conseil municipal autorise le maire à signer le traité de concession avec la
SEDA –curieusement, le seul aménageur à s’être mis sur les rangs -.
C’est enfin par une délibération
du conseil municipal en date du 28 juin 2010, que la concertation
relative au projet de lotissement de la Trésorerie a vu fixées ses modalités.
La concertation devait associer la population, les associations
locales et les administrations compétentes.
Ce n’est que six mois plus tard en novembre 2010, dans le bulletin d’informations
municipales « Spécial projet écoquartier » que le commun des mortels2 a pu prendre
connaissance de l’ambition de la municipalité de faire de cette opération
d’aménagement un soi-disant « projet exemplaire en termes de développement durable. »
- ce qui reste toujours à prouver – mais antidémocratique en termes de
concertation. Nous l’allons montrer tout à l’heure3.
Dans ce bulletin, la concertation était annoncée :
« Les prochains bulletins municipaux
vous tiendront informés de l’avancement des études et des modalités de la
concertation (date de réunions publiques). »
Nous voilà donc précisément informés !
Le 6 décembre 2010, le
conseil municipal prend connaissance de quatre scénarios d’aménagement.
Néanmoins, aucun écho de l’existence de ces scénarios n’est porté à la
connaissance du commun des mortels dans le bulletin municipal de janvier 2011.
Il faudra attendre juillet 2011,
treize mois après la délibération fixant les modalités de concertation, pour
voir publier un bulletin « Spécial projet éco hameau »
dans le quel Notre maire, Nicolas Rébérot dénonce une pétition4 réalisée dans des
« conditions discutables » et annonce que « des réunions publiques seront mises en place afin de présenter le
résultat des différentes études réalisées. »
Dans le dossier « Trésorerie », le conseil
municipal, réuni le 5 septembre 2011, est
informé que « La première réunion
publique pourra se tenir d’ici la fin d’année. », information relayée
par le bulletin municipal de septembre 2011 au commun des mortels.
Ce ne sera que le 24 octobre 2011,
soit seize mois après le lancement officiel de la concertation, que la SEDA,
invitera les propriétaires, ainsi que les riverains de la zone du projet à
assister à une réunion d’information et d’échange.
Dire que cette réunion fut animée est un doux euphémisme,
tant l’assistance fut choquée qu’On
n’ait pas communiqué plus tôt sur un tel projet gigantesque !
Dans la foulée, une réunion publique ouverte à tous se
déroula le 12 décembre 2011.
Déterminisme scientifique oblige, le vent de 4 beaufort
avec rafales force 6 d’octobre s’était affermi.
Dire que cette réunion fut houleuse ?… ! Mais
le marin à la barre de la commune décida, malgré l’émoi visible sur son visage
« de mener le navire pour qu’il reste
à flot qu’elle que soi[en]t les tempêtes qu’il traverse […] 5»
(Bien que belle, la métaphore cache une obstination
jusqu’auboutiste qui fait penser au comportement du commandant Edward John
Smith « seul maître à bord » qui mena le Titanic contre un iceberg, il y a un siècle.)
Une proposition de référendum demandé par plusieurs
personnes présentes à cette réunion publique fut repoussée par le conseil
municipal en février 2012.
Même un « sondage » proposé par des conseillers
municipaux tomba aux oubliettes.
Et c’est dans l’indifférence générale du conseil
municipal que Monsieur Rébérot clôtura cette parodie de concertation et en fit un
bilan dithyrambique le 21 janvier dernier.
Circulez, il n’y a plus rien à voir !
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1 – Rétention foncière
2 – Nous tous, à l’exclusion d’eux !
3 – Emprunt à un célèbre fabuliste natif du département.
4 – En novembre 2010, une pétition contre le projet
recueille les signatures de 140 foyers ressonnais, soit plus de la moitié de la
population majeure.
5 – Propos écrits et prononcés par le marin dans ses vœux aux
forces vives, le 18 janvier 2013