mercredi 18 septembre 2013

La pompe à phynance














PERE UBU : Je viens donc te dire, t'ordonner et te signifier que tu aies à produire et exhiber promptement ta finance, sinon tu seras massacré. Allons, messeigneurs les salopins de finance, voiturez ici le voiturin à phynances.


STANISLAS : Sire, nous ne sommes inscrits sur le registre que pour cent cinquante-deux rixdales que nous avons déjà payées, il y aura tantôt six semaines à la Saint-Mathieu.


PERE UBU : C'est fort possible, mais j'ai changé le gouvernement et j'ai fait mettre dans le journal qu'on paierait deux fois tous les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement. Avec ce système, j'aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m'en irai.


PAYSANS : Monsieur Ubu, de grâce, ayez pitié de nous. Nous sommes de pauvres citoyens.


PERE UBU : Je m'en fiche. Payez.


PAYSANS : Nous ne pouvons, nous avons payé.


PERE UBU : Payez ! Ou je vous mets dans ma poche avec supplice et décollation du cou et de la tête! Cornegidouille, je suis le roi peut-être !

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A l’instar de ce personnage grotesque et malfaisant issu de l’imagination fertile d’Alfred Jarry (1873 – 1907), le maire Rébérot a décidé d’user de la « pompe à phynance »  et du « crochet à phynance », après avoir abondamment abusé de « la machine à décerveler »1.

Il a donc particulièrement soigné certains de ses administrés, avec l’accord plein et entier des membres de la Commission des Impôts, à savoir conseillers municipaux. Entendre certains de ces membres prétendre ne pas être au courant est pour le moins ... ubuesque.

Pour boucher les trous vertigineux du budget communal que notre maire se garde bien d’évoquer dans son bilan triomphant de fin de mandat, et  pour édifier « le grand Ressons de plus de 1000 habitants », un seul moyen : « la machine à décerveler » et le « crochet à phynance » : prendre l’argent dans la poche d’administrés triés sur le volet, en les matraquant par le biais de leurs impôts fonciers sur le non-bâti, soit une augmentation de 100, 200, 500 %, voire plus !

Saignés à blanc, ils se décideront bien à céder leur propriété, non ?

Mais qui se porterait acquéreur ? Invendable, vu que la commune exercerait son droit de préemption, comme elle l’a déjà fait ...

Tel est le piège !

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1 - La Pompe à phynance et la Machine à décerveler : il s'agit des deux engins par lesquels Ubu domine et s'asservit la masse subjuguée. Fonctionnant selon la logique des vases communicants, la pompe à phynance et la machine à décerveler ne servent qu'à une chose, enrichir Ubu et équarrir les autres insignifiants (voir l'illustration ci-dessous)
Le principe est simple: plus on active la pompe à phynance, plus il y a de décervelage; plus on décervèle, plus la pompe à finance s'active. Dans les deux cas, le Père Ubu est gagnant, et les insignifiants glissent dans les caniveaux.





9 commentaires:

  1. Aux dires de certains " matraqués ", des propriétaires proches du pouvoir communal auraient été épargnés d'inscription dans la liste des terrains concernés par la majoration forfaitaire ... !
    Il y a de la concussion dans l'air (voir l'article du Code pénal ICI ).

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  2. Un examen très poussé de la liste fournie par la mairie s'impose.

    Car les services des impôts se réfèrent uniquement à cette liste pour établir le montant des contributions. Si la liste est erronée, tant pis pour le contribuable ! Ce ne sera pas simple pour lui.

    Payer des impôts ? Oui. C'est normal et le bon citoyen se conforme à cette obligation.
    A condition qu'ils soient raisonnables et, surtout, qu'il n'y ait pas de passe-droit.
    A condition aussi que l'argent ne soit pas gaspillé dans des projets démesurés et inutiles.

    Le problème, dans le cas qui nos occupe, c'est qu'il faut PAYER D'ABORD des sommes conséquentes et non prévues et que les réclamations ne seront examinées qu'après !

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    1. Lajane,
      L'association est en possession de la liste, notre conseiller juridique y a détecté quelques anomalies probablement illégales.
      D'autre part, il semblerait que le matraquage ait commencé dès 2010.
      Il deviendra exponentiellement insupportable au point que les propriétaires impécunieux devront se défaire de leurs terrains.

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    2. Obliger les propriétaires à vendre c'est le but, non déguisé.

      Procédé particulièrement déloyal dans une petite commune où tout le monde se connaît, où le conseil est censé servir les habitants, où l'humanisme devrait être la première qualité du maire.

      Il faisait bon vivre à Ressons jusqu'en 2008, on n'avait pas à se méfier des initiatives autoritaires de la représentation municipale. Maintenant, chaque jour, on découvre des raisons de s'inquiéter pour son village et pour soi-même.

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  3. Précisons qu'au début du mandat de cette municipalité j'avais été nommée dans la commission des finances. J'y ai siégé une fois, la première année, et depuis n'ai jamais été convoquée : je devais gêner n'étant pas décidée d'être une "oui-oui". Tout comme j'ai été exclue du CCAS ou je siégeais au nom du Secours Catholique car je gênais sûrement trop de par mes compétences et mes observations pertinentes. C'est cela la démocratie à Ressons !!!

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  4. N'étant pas résident, je ne peux pas commenter, que déplorer.
    Néanmoins, je peux confirmer qu'il est ou sera (dans le cas d'une alternance et pour une nouvelle équipe) toujours possible d'aller au pénal et pour le maire et pour la commune (bien que ce soit plus difficile pour cette dernière). Des dommages et intérêts peuvent être réclamés. Je ne suis pas spécialiste, mais en gros, le maire fait ce qu'il veut, SAUF QUE, éventuellement l’État régule en cas de forfait ou d'outrance avérés. Bien entendu, ça prend du temps...Mais les exemples sont nombreux récemment et... dans un autre registre, même un ancien président qui se croyait intouchable (5 actions judiciaires à ce jour si j'ai bien compté) peut et va avoir des comptes à rendre.
    Concernant un personnage à Ressons qui affichait sur son magasin le nom de ses débiteurs, ce qui laisse rêveur quant à la mentalité et à l'intelligence du pépère, ça me ferait rigoler qu'on affiche son nom et sa photo sur les panneaux d'affichage libre avec le montant et la raison des dépassements budgétaires qui lui sont imputables.
    Quant au bilan publié, il serait de bon aloi de préciser qu'il s'agit d'un bilan de la majorité en place. Toute "bonne" (et encore) analyse ne pouvant provenir que d'un organisme neutre (on appelle ça un audit, sinon c'est de l'auto-satisfaction,... ça mange pas de pain),(tout comme un sondage d'opinion ne se fait que via un organisme indépendant et compétant quant aux items et l'analyse)... et normalement, je l'ai déjà dit, en démocratie, on laisse une place à l'opposition dans le torchon municipal (ah oui !, rappel, pour un dialogue faut être 2 au minimum, c'est le principe même).
    Alors c'est vrai qu'avec la décentralisation le maire fait à peu près ce qu'il veut, sauf que, en cas d'excès manifestes, il y a des recours, ce que semble confirmer Marceaujean... Sauf que ce sont des procédures et des pépètes... C'est quand même ballot pour un bourg rural de 600 âmes d'en être là. Allez expliquer aux administrés que 1% (ne serait-ce que ça, je n'en ai aucune idée) du budget est consacré aux procédures !!!
    En 2014 on va dire à pépère que les hommes en blanc vont prendre soin de lui, il pourra parler aux statues du parc de sa nouvelle résidence, et votre boulot ça sera de remettre tout ça d'équerre.
    Bon courage !

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    1. Pour afficher un bilan sur les panneaux d'affichage libre, encore faudrait-il que notre village en fût doté ! Ce n'est pas faute de les avoir réclamés.
      ON nous propose avec aplomb le VERSO d'un panneau édifié tout contre une haie, 2 panneaux bien à l'écart de tout passage, un des murs d'un abri d'autobus ( mais pas celui qu'on voit de la rue, bien sûr ).
      Cette mascarade a été signalée au Préfet.
      Un article sur le sujet figure d'ailleurs dans ce blog avec photos à l'appui.

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    2. Voir les articles de juillet 2012 : Sous le signe du verso.

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    3. Mon propos était bien une référence, indirecte et qui se voulait humoristique, à ces articles... et à d'autres. Sans faire de bilan, ça permet de se remémorer des choses pas si anciennes.

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