dimanche 29 septembre 2013

Super Trash





Projections en avant-première suivies d’un débat avec le réalisateur du film, Martin Esposito

Mardi 1er octobre – SOISSONS – Cinéma le Clovis – 20 H 30

Mardi 8 octobre – LAON – Cinéma le Forum – 20 H 00 (attention : horaire modifié)

Martin revient sur les lieux de son enfance. Ces lieux sont maintenant ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Il décide de s’y installer et de vivre dans ce monde fait d’ordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets. Au fil des mois, il devient peu à peu le témoin d’un véritable scandale écologique et fait son trou dans ce monde invivable jusqu’à sembler aller vers la folie. Au-delà de la dénonciation, loin de la culpabilité, Martin essaye dans un effort désespéré une métaphore de notre monde. Il ne peut accepter cet univers qui lui a été imposé, il veut se l’approprier, l’ingérer, le digérer.


« Super Trash est le film coup de poing de la rentrée. Il nous tend le miroir de ce que nous ne voulons voir à aucun prix : les conséquences d’une société où tout est à vendre et dont l’appétit de consommation résume les moyens et la fin. » Marianne


jeudi 26 septembre 2013

Médaille en chocolat











La lecture en diagonale du bulletin local, et peut-être dans une certaine mesure l’effet de la fine à l’eau, avaient rendu Toni d’humeur rigolarde. Pour un rien, il se tapait sur les cuisses.
- Encore un, Prof ! Une de plus !
Le professeur Nanar se méprit sur le sens de cette exclamation lancée joyeusement.
- Pour moi, Toni, le bar est fermé, je tiens à ...
- Je parle pas apéritif, Prof, je te cause « médaille en chocolat1 ».
Evidemment, Toni ne cherchait qu’à taquiner, faire languir, voire agacer son interlocuteur !
- Mon petit Toni, je pense que le cognac ne te réussit pas. Ou alors, c’est l’eau .... Les glaçons, peut-être ?
Il aurait été maladroit de continuer dans le style mystérieux, de faire languir un interlocuteur sur le point de s’impatienter.
- Voilà, dit précipitamment Toni, je veux parler des médailles... dans le genre «  village entoilé »
- Etoilé, Toni, pas entoilé !
- Oui, je sais, mais les copains, ils disent « entoilé » ... pour se foutre de moi ...
- D’accord ! C’est une bonne blague pour une belle fumisterie !
- Alors, maintenant, on a la pancarte « Dynamo » ...
- Ca y est, dit Nanar, cette fois je te capte : tu veux parler du label machin-chose ... je ne sais plus !
- Voilà, tout juste : médaille   décernée par un petit pays voisin2 au maire inconnu pour son œuvre impérissable.
- Un peu d’indulgence, Toni : on a les médailles qu’on peut.
Et puis, dans le temps, on pratiquait déjà ce sport : trouver une récompense pour le petit malchanceux aussi nul en calcul qu’en grammaire et qui maltraitait l’orthographe en virtuose ...
- Oui, dit Toni, je m’en souviens parfaitement : prix de camaraderie, prix d’exactitude pour le petit qui arrivait toujours le premier à l’école, prix de propreté à celui qui mettait pas ses doigts dans son nez ...
- Arrête, Toni, tu exagères ...
- Comment que j’exagère pas, Prof : mon meilleur copain, il a eu le prix de gymnastique ... Ben, il s’est foutu par terre en montant chercher son prix sur l’estrade !

- Bon, ben, on va s’en rejeter une ...
- Pas une médaille, hein !

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1 – NDLR : Par dérision, on dit souvent que le quatrième d’une compétition reçoit la « médaille en chocolat ».
2 – NDLR : La Belgique, n’est elle pas, après la Suisse, l’autre pays du chocolat ?
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mercredi 18 septembre 2013

La pompe à phynance














PERE UBU : Je viens donc te dire, t'ordonner et te signifier que tu aies à produire et exhiber promptement ta finance, sinon tu seras massacré. Allons, messeigneurs les salopins de finance, voiturez ici le voiturin à phynances.


STANISLAS : Sire, nous ne sommes inscrits sur le registre que pour cent cinquante-deux rixdales que nous avons déjà payées, il y aura tantôt six semaines à la Saint-Mathieu.


PERE UBU : C'est fort possible, mais j'ai changé le gouvernement et j'ai fait mettre dans le journal qu'on paierait deux fois tous les impôts et trois fois ceux qui pourront être désignés ultérieurement. Avec ce système, j'aurai vite fait fortune, alors je tuerai tout le monde et je m'en irai.


PAYSANS : Monsieur Ubu, de grâce, ayez pitié de nous. Nous sommes de pauvres citoyens.


PERE UBU : Je m'en fiche. Payez.


PAYSANS : Nous ne pouvons, nous avons payé.


PERE UBU : Payez ! Ou je vous mets dans ma poche avec supplice et décollation du cou et de la tête! Cornegidouille, je suis le roi peut-être !

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A l’instar de ce personnage grotesque et malfaisant issu de l’imagination fertile d’Alfred Jarry (1873 – 1907), le maire Rébérot a décidé d’user de la « pompe à phynance »  et du « crochet à phynance », après avoir abondamment abusé de « la machine à décerveler »1.

Il a donc particulièrement soigné certains de ses administrés, avec l’accord plein et entier des membres de la Commission des Impôts, à savoir conseillers municipaux. Entendre certains de ces membres prétendre ne pas être au courant est pour le moins ... ubuesque.

Pour boucher les trous vertigineux du budget communal que notre maire se garde bien d’évoquer dans son bilan triomphant de fin de mandat, et  pour édifier « le grand Ressons de plus de 1000 habitants », un seul moyen : « la machine à décerveler » et le « crochet à phynance » : prendre l’argent dans la poche d’administrés triés sur le volet, en les matraquant par le biais de leurs impôts fonciers sur le non-bâti, soit une augmentation de 100, 200, 500 %, voire plus !

Saignés à blanc, ils se décideront bien à céder leur propriété, non ?

Mais qui se porterait acquéreur ? Invendable, vu que la commune exercerait son droit de préemption, comme elle l’a déjà fait ...

Tel est le piège !

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1 - La Pompe à phynance et la Machine à décerveler : il s'agit des deux engins par lesquels Ubu domine et s'asservit la masse subjuguée. Fonctionnant selon la logique des vases communicants, la pompe à phynance et la machine à décerveler ne servent qu'à une chose, enrichir Ubu et équarrir les autres insignifiants (voir l'illustration ci-dessous)
Le principe est simple: plus on active la pompe à phynance, plus il y a de décervelage; plus on décervèle, plus la pompe à finance s'active. Dans les deux cas, le Père Ubu est gagnant, et les insignifiants glissent dans les caniveaux.





jeudi 12 septembre 2013

La LOI











La comprendre ...


La respecter !




Si en matière de droit les connaissances de Philibert sont à la hauteur de sa maîtrise en grammaire et en orthographe, il faudrait lui accorder les circonstances atténuantes en considérant que l’observation du microcosme local a pu prendre depuis 2008 le pas sur l’enseignement théorique distribué gratuitement dans son lycée  ...



Ce n’est bien entendu qu’une théorie ...

Une mise au point plus sereine s’impose donc.



Le droit objectif : c’est l’ensemble des règles juridiques obligatoires permettant de vivre en société.

C’est l’ensemble des lois, décrets, ordonnances,… coutumes… C’est ... la loi !



Les droits subjectifs : ils ne s’opposent en aucun cas au droit objectif : ce sont les droits attachés à un sujet, à une personne, par exemple le droit de propriété.

Ils sont garantis par la LOI, par le droit objectif.

Exemple : je possède un terrain hérité de mes parents, ou acquis par mon travail : c’est mon droit de refuser de le vendre.

La Constitution garantit mon droit de propriété.

Il est consternant et scandaleux que, dans un bulletin rédigé par le maire et distribué par ses soins à tous les Ressonnais, on puisse trouver des affirmations totalement erronées destinées à les induire en erreur et à stigmatiser certains citoyens.



Associer « droits subjectifs » et « intérêts personnels » est une malhonnêteté intellectuelle qu’un maire devrait s’interdire !

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Voir ci-dessous l'extrait de la page 15 du bulletin municipal "Spécial écoquartier" paru le mois dernier.

vendredi 6 septembre 2013

L'art éblouissant de parler au travers de son chapeau













Dans le dernier bulletin "spécial écoquartier" - Page 15 -, le maire du village a, soit par ignorance, soit volontairement, confondu le droit objectif avec l'intérêt général, et tenté de culpabiliser ceux qui défendent leurs droits subjectifs en assimilant cette notion de droit tout à fait respectable avec l'intérêt privé.

Nous reviendrons plus longuement sur ces notions de droit en temps utile ...

Pour l'heure, notre propos est de vous montrer à quel point ces notions peuvent être mal comprises ; vous serez indulgents dans votre jugement quand vous saurez que Monsieur le Maire n'est pas le premier à disserter sur un sujet qu'il ne connaît pas : cette feuille d'examen, opportunément  retrouvée par un de nos fidèles adhérents, prouve l'antériorité de la bévue.

La sévérité du correcteur fut sans doute excessive car la naïveté du style semble indiquer que le candidat, s'il n'avait pas le niveau demandé, n'avait au moins aucune intention de nuire.

Quel soulagement !