L’un
des fidèles visiteurs de ce blog nous a déniché et transmis ce texte ancien
dont l’auteur est inconnu et la période de rédaction peu précise, mais qui
colle si bien aux comportements actuels de certains maires, tant de villes importantes
que de petits villages.
Nous
avons retranscrit ce texte dans une police de caractères plus lisible que la
typographie gutenbergienne originale.
Il en fut si fort courroucé
Et tant en fureur offensé,
Si fort à se venger impatient
Que de Morphée1 impuissant
Il ne put trouver le secours.
Sans plus attendre, notre échevin2
Au petit matin
Chez le prévôt3 bien surpris
Se rendit
Pour demander secours
Et pendre sans détours
Ce pelé, ce galeux, ce manant
Aux propos infâmants.
N’ayant pas eu favorable
L’oreille de la police,
Chez le bailli4 se glisse
Pour demander justice
Et châtier le misérable.
Le bailli, homme de sens rassis
Autant que gourmet,
A sa table assis,
Prenait son déjeuner.
Il parut accorder peu de poids
A l’échevin plein d’émoi.
Voyons, dit-il, si nous avons
Sur ceci même opinion ;
Savoir comment en ton langage
Tu appelleras sans barguignage5
Ce mets délectable
Sur ma table ...
Si
j’en juge par la forme, la couleur,
Et
sans aucun doute l’odeur,
J’oserai
le déclarer sans grande malice
Saucisse !
Je
te vois fort clairvoyant.
En
feras-tu pareillement
Dans
l’examen du mot « tyran »
Qui
blessa ton tympan.
Si
tu répugnes à l’entendre
Efforce-toi
de ne le point mériter.
Onques
ne vit saucisse prétendre
Avoir
aujourd’hui comme hier
De
fautive manière
Mal
avoir été
Etiquetée.
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1
– Divinité ayant pour vocation d’endormir les mortels.
2
- Magistrat communal.
3
– Juge subalterne.
4
– Représentant de l’autorité du Roi.
5
– Hésitation.