samedi 31 août 2013

Questions / Réponses









Figurez-vous, administrés ignorants, que l’urbanisation de la Trésorerie (entre 90 et 100 logements dans les prochaines années) avec bétonnage au nord comme au sud, enfermant une zone humide et boisée « à préserver » (sic), va en améliorer la faune et la flore. Voir le bulletin municipal Spécial écoquartier – Juillet 2013 – Dernière page.

Le maire l’affirme, mais de quelle compétence, de quelle expérience peut-il se targuer pour évaluer la situation, pour discourir sur le sujet ? On s’interroge ...

On s’interroge aussi sur l’étude faune-flore réalisée par la SÉDA2 ; bâclée, plus exactement : le recensement des espèces d’oiseaux, de chauves-souris (espèces protégées) est très incomplet l’ARLLE n’a cessé de le dénoncer ; elle n’a pas été écoutée.

Les scientifiques du monde entier s’accordent sur cette constatation que l’urbanisation appauvrit dans un premier temps les milieux naturels, et, à terme, elle les détruit. La modification de l’espace libre, la suppression des couloirs biologiques, le bruit, la circulation automobile ... en sont les causes les plus évidentes ; à quoi on pourrait ajouter le manque de civisme, cheval de bataille évoqué à maintes reprises par le maire quand l’argument peut le servir, mais qui passera aux oubliettes dans le cas qui nous préoccupe.

La DREAL1 de Picardie, dont la compétence ne peut être mise en doute, a émis dans son rapport un avis défavorable quant au phasage du projet. ; la « remise en état » de la zone humide (les termes en disent assez sur les dégâts à venir) n’ayant été prévue qu’en toute fin de période.

A qui vous plaindrez-vous si elle négligée, ou si elle n’a pas été réalisée ?

Mais le maire a la science infuse. Le maire sait : il vous pose des questions ; il vous offre les réponses. Le maire décide pour vous : aurait-il dans ses bagages quelque état de service ignoré, quelque diplôme caché lui donnant le droit de trancher ?



Et le meilleur est pour la fin, the last but not the least :

« ... il ne sera pas prévu de construire à outrance comme aurait pu le faire un promoteur » (fin de citation).

Ben vrai !

La SÉDA2 n’est pas un promoteur ?

Elle va faire comment, la SÉDA ?

Coller une centaine de logements dans le paysage, ce n’est pas construire à outrance, ça ?



Monsieur le maire nous prendrait-il pour des veaux ?
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1 – Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement

2 – Société d’Équipement du Département de l’Aisne





lundi 26 août 2013

S comme …







S comme Sondage …

S comme Supercherie






Les Ressonnais ont pu découvrir, pendant la semaine du 15 août, dans leur boîte à lettres, un bulletin municipal « Spécial écoquartier », bulletin proposant un sondage.



Certains, des plus avertis, se sont étonnés qu’un sondage aussi « léger » puisse être proposé si tardivement sur un sujet aussi important.

En effet, depuis plus de sept mois, le 21 janvier 2013, le conseil municipal a clos et tiré officiellement bilan de la concertation – contestable – portant sur le projet de lotissement « écoquartier » de la Trésorerie.

Oui, à notre avis cette concertation était contestable, car très insuffisante, et c’est à ce titre que l’ARLLE a déposé un recours auprès du Tribunal Administratif d’Amiens1 dans l’optique de provoquer à terme une véritable concertation avec toutes les personnes physiques et morales concernées, à commencer par l’expression avérée du besoin, donc de l’opportunité du projet.

Il n’est pas interdit de penser que notre recours puisse être à l’origine du sondage faisant objet du présent débat.



Pour être valable, un sondage doit être effectué par un organisme indépendant, selon un cahier des charges et des règles précises.

Or le sondage proposé dans le bulletin municipal de juillet 2013, concernant l’urbanisation de la Trésorerie2 est organisé par le maire et lui seul :

·         Choix des questions ;

·         Réception des réponses ;

·         Dépouillement ;

·         Interprétation.



Quel crédit peut-on apporter à cette opération ? Et dans quel but ?



Si sondage il y a, il doit évidemment, être préalable à toute décision3.

Or sur le projet qu’il a lancé en 2009, ce n’est qu’en 2013, soit 4 ans plus tard, que le maire songe à s’enquérir de l’opinion des Ressonnais, sans préciser qu’il a signé en mars 2010 une concession à l’aménageur, la SÉDA sur des terrains privés n’appartenant pas à la commune.



Le projet qui bouleversera de façon irréversible et la physionomie du village et sa composition socioculturelle n’ayant pas été annoncé par le candidat Rébérot en 2008, le maire Rébérot , sans doute élu grâce à cette regrettable omission, aurait dû en référer aux Ressonnais AVANT toute initiative.

Le sondage qu’il propose n’est donc qu’une supercherie, un simulacre de démocratie, et ne présente aucun intérêt : il n’aura aucune valeur.
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1 – Requête enregistrée le 27 février 2013 sous le numéro 1300593-4 demandant annulation de la délibération municipale n° 2013-031 du 21 janvier 2013 – Affaire en cours : nous n’avons reçu le mémoire en défense de l’avocat de la commune que le 24 juillet dernier.
 2 – Voir le fac-similé ci-dessous.
 3 N.D.L.R. : il est tout à fait incohérent de demander aujourd’hui aux sondés s’ils sont favorables au projet (voir question 3.10) alors que les dés sont jetés depuis longtemps !

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mercredi 21 août 2013

Obstacles urbains











L’espace public doit pouvoir permettre à tout à chacun de se déplacer dans un cadre sécurisant et sécurisé.


Aussi, le trottoir est-il investi de la fonction essentielle d’accorder à l’ensemble des piétons, quelles que soient leurs aptitudes, une zone de circulation sûre et confortable.


Selon le Code général des collectivités territoriales, il est du rôle de l’autorité de police municipale d’assurer « la sûreté et la commodité du passage dans les rues, quais, places et voies publiques »1, afin notamment de protéger les passants.


Il semblerait qu’à Ressons-le-Long, le maire n’ait pas bien pris la mesure des responsabilités qui lui incombent en faisant installer sur les trottoirs des superbes obstacles urbains obligeant les piétons tenus par le Code de la route d’utiliser le trottoir2, à descendre sur la chaussée, s’exposant par là même aux dangers de la circulation automobile.

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1 – CGCT, article L.2212-2, 1°
2 – Code de la route - Article R412-34
I. - Lorsqu'une chaussée est bordée d'emplacements réservés aux piétons ou normalement praticables par eux, tels que trottoirs ou accotements, les piétons sont tenus de les utiliser, à l'exclusion de la chaussée. Ces dispositions ne s'appliquent pas aux aires piétonnes et aux zones de rencontre.
I bis. - Les enfants de moins de huit ans qui conduisent un cycle peuvent utiliser les trottoirs ou accotements, sauf dispositions contraires prises par l'autorité investie du pouvoir de police, à la condition de conserver l'allure du pas et de ne pas occasionner de gêne aux piétons.
II. - Sont assimilés aux piétons :
1° Les personnes qui conduisent une voiture d'enfant, de malade ou d'infirme, ou tout autre véhicule de petite dimension sans moteur ;
2° Les personnes qui conduisent à la main un cycle ou un cyclomoteur ;
3° Les infirmes qui se déplacent dans une chaise roulante mue par eux-mêmes ou circulant à l'allure du pas.
[…]

lundi 19 août 2013

L’arroseur arrosé








On se saurait trouver formule plus judicieuse, plus gracieuse, plus aimable, pour accueillir sur le perron d’une bibliothèque municipale le visiteur. Afin de l’encourager à se cultiver, approuver sa démarche, l’inciter à persévérer ? Afin qu’il se sente à l’aise dans un lieu de culture ?

Non, juste pour le faire douter de son intelligence. Car finalement, ce paradoxe dévastateur tiré malhonnêtement de son contexte1 est injurieux pour celui qui le découvre.

Le premier émoi passé, gageons que le client frustré va refuser l’avertissement et retourner le compliment contre celui qui l’a fait inscrire et, sans erreur possible, décider que celui qui a choisi une telle formule est bien à l’abri de se rendre compte de son état !

Maintenant, si la médiathèque est un endroit où on peut parfaire ses connaissances, pourquoi ne pas y rechercher le texte complet de Brassens ?

La phrase citée en exergue à l’entrée du bâtiment devient beaucoup plus intéressante et appelle des questions :

Qui ne supporte pas la contradiction ?

Qui se bat bec et ongles pour éradiquer une association qui conteste ses décisions ?

Qui fait obstacle à toute tentative de consultation des documents communaux ?

Qui se croit autorisé à donner des leçons de morale, de civisme ?

Et puis, pourquoi se limiter à l’évocation de l’intelligence quand la mesure du QI ne rassure personne, quand sa définition varie selon les époques, le milieu, la situation, l’auteur ... Mettons aussi dans la balance les paramètres indispensables : l’aptitude, la compétence, les capacités, la culture ... avec l’honnêteté, intellectuelle et morale indispensable.

Et puisque l’ajout d’une citation n’est pas un domaine réservé, en voici une célèbre à méditer ; elle est de Benserade et concerne un personnage peu recommandable dont tout le monde a entendu parler à l’école...



Ci-gît un fameux Cardinal

Qui fit plus de mal que de bien.

Le bien qu'il fit, il le fit mal.

Le mal qu'il fit, il le fit bien.



En somme, le poète a bien raison...



Sainte Marie, mère de Dieu, fais-lui un signe !2

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1 – Ceux qui ne pensent pas comme nous – Chanson de Georges Brassens enregistrée en 1982 par Jean Bertola (voir texte intégral en fin d’article)

2 – NDLR : on ne s’offusquera pas ici d’une référence religieuse, le « mécréant » de Brassens ne s’en privait pas.
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Quand on n'est pas d'accord avec le fort en thème
Qui, chez les sorbonnards, fit ses humanités,
On murmure in petto : "C'est un vrai Nicodème,
Un balourd, un bélître, un bel âne bâté."
Moi qui pris mes leçons chez l'engeance argotique,
Je dis en l'occurrence, excusez le jargon,
Si la forme a changé le fond reste identique :
"Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons."

{Refrain:}
Entre nous soit dit, bonnes gens,
Pour reconnaître
Que l'on n'est pas intelligent,
Il faudrait l'être.

Jouant les ingénus, le père de Candide,
Le génial Voltaire, en substance écrivit
Qu'il souffrait volontiers - complaisance splendide -
Que l'on ne se conformât point à son avis.
"Vous proférez, Monsieur, des sottises énormes,
Mais jusques à la mort, je me battrais pour qu'on
Vous les laissât tenir. Attendez-moi sous l'orme !"
"Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons."

{Refrain}

Si ça n'entraîne pas une guerre civile
Quand un fâcheux me contrarie, c'est - soyons francs -
Un peu par sympathie, par courtoisie servile,
Un peu par vanité d'avoir l'air tolérant,
Un peu par crainte aussi que cette grosse bête
Prise à rebrousse-poil ne sorte de ses gonds
Pour mettre à coups de poing son credo dans ma tête.
"Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons."

{Refrain}

La morale de ma petite ritournelle,
Il semble superflu de vous l'expliciter.
Elle coule de source, elle est incluse en elle :
Faut choisir entre deux éventualités.
En fait d'alternative, on fait pas plus facile.
Ceux qui l'aiment, parbleu, sont des esprits féconds,
Ceux qui ne l'aiment pas, de pauvres imbéciles.
"Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons."