jeudi 1 septembre 2011

Histoire comme ça (10)



Ô sympathique visiteur, ô toi qui a eu le courage d’affronter jusqu’au bout cette délectable, fabuleuse, souriante, attristante, terrible, abominable et enfin pitoyable histoire, te voilà enfin rendu à sa fin.


-o-o-o-

Episode 10

COMMENT LE MARAIS DE RAMA PERDIT SES HOTES ET SES HABITANTS

Alors, ô ma mieux aimée, la femme dessina avec le majeur de la main droite le tilak rouge qui porte bonheur, revêtit le sari blanc  des jours de deuil, et invoquant les divinités du lingam, quitta le village pour aller chercher l’eau au-delà des montagnes.

On dut faire venir le blé des lointaines plaines de l’Abos où les épis sont lourds et dorés. Mais les habitants de la plaine de l’Abos avaient le sens du commerce.

Forcément.

Et les prix se mirent à grimper, grimper, grimper.

Forcément.

Rokoko emprunta de plus en plus.

Les impôts augmentèrent de plus en plus.

La colère enfla de plus en plus.

Forcément.

Korokoko chassa les vieillards grincheux, les enfants querelleurs, les paresseux, les manchots, les culs de jatte, les borgnes, les râleurs, les pas polis, les pas très polis, les presque pas polis, les juste un peu polis, les trop polis ...

Puis il se retrouva tout seul.

Forcément ...

Il disparut et le temps passa sur les mémoires.

On l’oublia ...

-o-o-o-

Enfin, pas totalement ; pour effrayer les enfants pas sages, des vieux racontent encore cette histoire de l’abominable oiseau Korokoko que l’on crut brillant.

Pas longtemps, quand même !



3 commentaires:

  1. Maintenant que l'histoire est complète, je vais la relire d'une traite. Kipling aurait apprécié...

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