samedi 18 janvier 2014

Intervention (presque) imaginaire









Une citoyenne toute jeune, et qui n'avait encore rien vu,
Fut presque prise au dépourvu.
Voici comme elle conta l'aventure ...

Curieuse de voir, d’ouïr, de respirer la chaleureuse ambiance d’un conseil municipal par l’usage sans truchement de mes yeux, de mes oreilles, de mon entendement, je pris le chemin montant vers l’antre où tant de décisions graves sont débattues, pesées, examinées, pour la plus grande gloire de la Commune...
Je confesse que, la digestion d’un repas pris trop rapidement aidant, la tiédeur, le peu d’animation, l’occasion ... je me laissai aller à une douce somnolence, si bien que je me retrouvai transportée installée derrière la table ovale et que j’avais de ce fait toute latitude pour poser au maître les questions avec cette liberté dont les délégués du peuple s’abstenaient visiblement d’user.

- Vous dites, Monsieur le Maire, excusez mon audace, je lis dans le B.M. que votre budget a été accepté .... Retoqué par la Chambre des comptes, ne serait-il pas plus exact ?

- Rheum ! Rheum ! Vous avez mal lu, petite demoiselle. Rheum ! Rheum ! Comme d’habitude, vous ne comprenez rien. Mais je n’ai pas le temps de ...

- Admettons donc que je suis idiote. Vous évoquez aussi dans ce bulletin « la dégradation de la chaussée par des malfaisants. Une photo à l’appui montre en effet une inscription injurieuse pour le bitume : BROC à 20 mètres. C’est effectivement insupportable !
Mais alors comment jugez-vous la dégradation des trottoirs par des totems hideux qui en interdisent aux piétons l’usage ?

- Rheum, rheum, ça se discute ! Comme d’habitude vous ignorez tout des règlements afférents à cette ...Rheum !

- Pourtant, le Sous-Préfet ne vous a –t-il pas ordonné de supprimer ... ?

C’est alors que j’ai ouvert un œil et constaté que j’avais rêvé.
R.A.S.
Je pouvais même refaire un petit somme ...

Bercée par un flot d’images paradisiaques, je voyais des magasins pris d’assaut par la clientèle, des camions entrant et sortant des entreprises pour des contrées lointaines jalouses de nos labels, je restais bouche bée devant un marché de Provence à la Vache Noire ...

Une voix dans mon sommeil insistait : « Je vous rappelle que des entreprises florissantes dans notre commune exportent dans le monde entier ! »
Je voulais intervenir : « Excusez encore une fois ma bêtise congénitale, mais il ne me semble pas qu’on embauche beaucoup chez Uxello... Je ne crois pas non plus que le magasin de vélos de Montigny va signer des contrats d’embauche avant longtemps ... »
Mais je me rendis compte rapidement que ma question était plus stupide que les précédentes quand le maître à penser balaya toute discussion d’un « rheum !, rheum ! » récurrent  et récurant.

« C’est une possibilité – rheum ! - tout à fait  envisageable. Rheum ! Les gens intelligents ... »

Comme je ne suis pas officiellement intelligente, ces derniers mots me firent sortir de ma rêverie et j’entendis, dans la sérénité de l’assemblée, le maître terminer son monologue.
Il ne me restait plus qu’à rentrer en emportant le souvenir de toutes les fastueuses révélations, les innombrables informations glanées, les éclaircissements dispensés et terminer mon roupillon dans une position plus confortable, devant « L’amour est dans le pré ».


Isabelle Dubois-Dormant

11 commentaires:

  1. "Ca se discute", est-ce encore une citation ?
    Après Jean-Pierre Pernaut, on aurait donc du Jean-Luc Delarue dans le texte...

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    1. C’est surtout avec les autorités administratives qu’il dis[p]ute.
      Par exemple dernièrement, il a contesté le sous-préfet concernant les « totems » qui empêchent la circulation piétonnière sécure sur les trottoirs.

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    2. Quand j'étais môme, plus ou moins ado (plus ou moins attardé), on s'amusait beaucoup avec les règles du chef.
      Transposé ici ça pourrait donner (ben oui, vu l'âge mental de l'interlocuteur on s'adapte) :
      Nous, Nicolas Rébépoléon 1er, maire-empereur de la Ressonnie, déclarons que :
      Article 1 : Nous avons toujours raison
      Article 2 : Nos idées sont toujours les bonnes
      Article 3 : Toutes les idées qui ne sont pas les nôtres sont mauvaises et ne peuvent être appliquées
      Article 4 : Les intimations des autorités françaises n'ont pas cours en Ressonnie
      Article 5 : Penser à étendre le territoire
      Article 6 : Nous seuls avons une vision globale de notre empire (donc la ferme tas de paysans)
      Article 7 : Nos sujets élus doivent défendre nos idées
      Article 8 : Si un sujet élu a une bonne idée, elle devient notre impériale idée
      Article 9 : Tous nos sujets sont des cons délinquants
      Article 10 : Nous seul avons conscience des problèmes actuels et une vision d'avenir
      Article 11 : Du fait des articles 9 et 10 nous devons penser pour l'ensemble de nos sujets
      Article 12 : En cas de contestation plébéienne, voir l'article 1

      Elle est pas "Plus belle la vie ?"

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    3. Manipulation et arrogance sont les deux mamelles de la gouvernance ressonnaise.
      Les conseillers municipaux n'en ont pas encore tous pris conscience.

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  2. http://www.ressonslelong.com/page.php?RubriqueId=3&SousRubriqueId=77

    pour lire GRATUITEMENT le rapport de la Commissaire-enquêtrice. Sur le site de la mairie. Faire une rotation du document pour pouvoir le lire sans se dévisser le cou.

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    1. Pour consulter ce rapport, cliquer ICI .
      (Pour insérer un lien hypertexte dans un commentaire, il faut utiliser les balises html. Envoyez un message à l'adresse arlle@laposte.net, et je vous communiquerai la syntaxe.)

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    2. lajane22 janvier 2014 10:23

      Rapport très intéressant : 48 interventions qui montrent une mobilisation remarquable à tous les niveaux.
      Les arguments développés sont l'expression du bon sens et du souci d'une gestion saine des affaires communales et intercommunales.
      Seulement 2 personnes - qui font partie du 1° cercle ! - approuvent globalement le nouveau découpage voulu par le maire !

      Nous reviendrons sur ce rapport qui appelle une remise en question de l'action d'élus, censés représenter les habitants, dont les décisions ont toujours été prises de façon autoritaire, alors que l'opposition aux projets s'est manifestée dès que ceux-ci ont été connus, il y a donc plus de 3 ans, laissant largement le temps à l'équipe municipale de réfléchir et de réviser sa position.

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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    1. Chronologie de la communication de ce rapport de la commissaire-enquêtrice :
      1) 14 janvier : demande officielle de l'ARLLE (sur formulaire ad hoc) auprès de la mairie, de communication de ce rapport.
      2) 17 janvier - 7 h 59 : le maire termine la numérisation de ce document.
      3) 17 janvier - 8 h 03 : le maire met ce document en ligne sur le site ressonslelong.com.
      4) 17 janvier - 8 h 12 : le maire propose une copie papier payante du rapport à l'ARLLE contre paiement de 9,54 euros.
      5) 21 janvier : un commentaire de CashDylan (ci-dessus) signale l'existence de ce rapport sur le site web de la mairie.
      6) 22 janvier - 9 h 39 : le maire lit le blog.
      7) 22 janvier - 9 h 40 : Effet catalyseur : le maire envoie un courriel aux abonnés des infos municipales les informant de la publication du rapport sur le site.
      MAIS, IL Y A UN HIC !
      En effet, le maire a "oublié" l'annexe 10 : Registre d'enquête.
      Je vous laisse conclure vous même.

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    2. - Et que contient l'annexe 10 ?
      - Le registre d'enquête contenant l'intégralité des arguments de tous les intervenants ( résumés dans le dossier par Mme l'enquêtrice ).
      Trop gênant pour la municipalité qui n'est manifestement pas suivie du tout dans son projet de redécoupage de la commune, étape obligatoire avant la demande d'expropriations ?
      Une fois de plus et comme d'habitude à Ressons, le citoyen n'a pas droit à l'information complète.

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  4. décidément, le site de la mairie présente des défaillances. Voila-t-y pas que je voulais m'inscrire à la "lettre d'information", je remplis bien les petites cases et j'appuie sur "valider" et ben ça me répond : cette page n'existe pas ou plus !

    pas de bol n'est-ce-pas ?

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