mardi 31 décembre 2013

Un grand courageux














Il est une catégorie d’individus qui tiennent souvent des propos ambigus qui visent à vous faire comprendre leur pensée sans avoir à la formuler explicitement, pour éviter de se mouiller …

Le maire Rébérot ferait-il partie de cette catégorie ?

Dans son dernier bulletin municipal de décembre 2013, Monsieur Rébérot évoque d’entrée de jeu dans son édito «  les blogs, les réseaux sociaux et les tracts en tout genre [qui] permettent à de grands courageux, mais restant anonymes, […] ».
Il ne fait aucun doute que la plupart des grands courageux visés sont de notre association. Que le maire, qui nous lit quotidiennement, apporte un démenti sur ce point et nous le publierons immédiatement.

Le blog de l’ARLLE et sa page facebook – qui n’est autre qu’une courroie de transmission vers nos adhérents et sympathisants du réseau – sont gérés par des personnes parfaitement identifiées et connues des autorités publiques. Le nom du modérateur est indiqué en bas de cette page.
Tous les tracts que nous avons distribués ont, eux aussi, parfaitement été identifiés.

En ce qui concerne les rumeurs que nous n’hésiterions pas à colporter, le maire en personne, interrogé à ce sujet est resté muet !!!

Que dire d’un homme qui n’ose pas nommer les personnes qu’il incrimine et expliciter les faits qu’il récrimine ?
Qu’il est courageux ?



Voir ci-dessous, un extrait de la page 2 du dernier journal municipal de RESSONS-LE-LONG.


dimanche 29 décembre 2013

Du bon usage des citations



















Définition - But recherché – Sources – Écueils

La Larousse définit la citation comme étant l’action de citer, de rapporter les mots ou les phrases de quelqu’un, paroles, passage empruntés à un auteur qui fait autorité ».

Le but recherché est double :
·         d’une part, introduire dans l’esprit du lecteur l’idée qu’on a une bonne connaissance de l’œuvre de l’auteur cité, c'est-à-dire qu’on est « cultivé » ;
·         d’autre part, faire imaginer à ce lecteur qu’on partage les idées de l’auteur cité, obligatoirement un personnage célèbre connu par exemple pour ses prises de positions courageuses. Une manière de parrainage sous forme de révérence, en quelque sorte.

« Tu t’honores toi-même, et celui qui honore
L’honneur que tu lui fais par ta docte chanson. »
J. du Bellay - Les Regrets

Inutile de mentionner que l’auteur cité n’est pas souvent en mesure de refuser ce petit service rendu à « l’insu de son plein gré » (citation1).

Sources : Elles sont multiples : la radio, la télé, le cinéma (cf Audiard, régulièrement cité), la chanson la bande dessinée ...

« Ô tempo’a, ô mo’es ! 2» (Citation énoncée par Baba - Astérix en Corse, p. 18)

Les sites Internet vous feront gagner un temps précieux : il y en a pour tous les goûts, toutes les occasions, du pire et du meilleur... Vous n’avez qu’à puiser à pleines mains dans le tas !

Une autre solution, plus honnête intellectuellement parlant, et plus sûre, serait de faire plus ample connaissance avec l’ouvrage d’où est tirée la brillante citation sur laquelle vous avez jeté votre dévolu. ; De vérifier dans la foulée si l’œuvre et l’homme ont été fidèles l’un à l’autre...

Les écueils : Pour être efficace, une citation ne doit pas se contenter d’être bien choisie ; sa fonction est aussi d’introduire le sujet.
Si elle se contente d’être allusive, si elle n’est pas illustrée, commentée, replacée dans une situation connue du lecteur, elle aura l’effet ... du cheveu sur la soupe.
Un mauvais usage de la citation peut se révéler dévastateur pour celui qui en a usé.

Illustrations :

« Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous ... »3
Citation historique, un peu pompeuse dans la bouche d’un élu dont la dimension n’est pas celle d’un président de la nation la plus puissante du monde !
De plus, maintenant que tout le monde connaît le parcours de JFK ; la référence fait un peu désordre.

« Le temps ne fait rien à l’affaire ... »
Effectivement, la chose est tellement évidente que le lecteur ne peut qu’applaudir Brassens.
A éviter.

« Pour reconnaître que l’on n’est pas intelligent, il faudrait l’être. »4
Sophisme plein d’humour, très apprécié dans la chanson, mais moins à l’entrée d’une médiathèque : le passant recevra le message comme un affront, à moins qu’il ne retourne avec raison le compliment à l’afficheur.
Effet boomerang.
A éviter.

« Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer»
Citer Voltaire (Arouet pour les intimes) quand on a passé son temps à interdire, porté plainte sur plainte, quand on a placé tous les obstacles possibles, permis ou non, afin de limiter, voire interdire, l’accès aux documents administratifs, rédigé de nombreux arrêtés ;   quand on a imposé des sanctions financières à ceux qui ne partagent pas votre point de vue... se réclamer de la liberté d’opinion, c’est légèrement grotesque5, non ?

Et citer Voltaire en tant qu’exemple de tolérance envers les idées de ses contradicteurs relève de la plus haute fantaisie. En fait, Voltaire n’a jamais cessé de ferrailler contre ceux qui ne pensaient pas comme lui : contre la religion, entre autres combats ; contre Fréron, ridiculisé sur la scène (Le Café ou l’Ecossaise)...

Mauvaise pioche !

Et le croiriez-vous ?
Vous n’en reviendrez pas : Voltaire, non seulement n’était pas du genre à écrire cette phrase, mais en plus, il ne l’a jamais prononcée !6

Si la citationite vous démange, vérifiez au moins vos sources ... !

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1 - Les Guignols de l’Info – Canal +
2 – NDLR : O tempora, o mores (Quelle époque ! Quelles mœurs !) – Cicéron
3 - Discours inaugural de John Fitzgerald Kennedy, 35e président des États-Unis
4 – Ceux qui ne pensent pas comme nous – Georges Brassens
5 – Doux euphémisme (NDLR)
6 - Dans un documentaire de la TSR retraçant l’histoire de cette phrase, Charles Wirz, conservateur du Musée Voltaire de Genève, confirme que le philosophe n’a jamais rien dit de tel et présente même l’aveu d‘Evelyn Béatrice Hall : [il s’agit] « de ma propre expression. » (Voir ci-dessous l’utilisation de cette citation « cheveu sur la soupe » en introduction du dernier journal municipal. http://www.ressonslelong.com/upload/Doc_Paragraphe/bm%202013%2012.pdf )


 


jeudi 26 décembre 2013

Toni a fait un rêve



  










Alors qu’il pédalait comme un enragé pour regagner ses pénates, il dut encore bloquer sa monture pour respecter le stop réglementaire.



« Merde, grogna-t-il entre ses dents, y a pas un clébard à l’horizon et y faut encore qu’on me coupe mon élan



Il jeta un regard mauvais tout autour de lui, des fois qu’il se serait trompé et qu’il apercevrait un gros chien rouge arrivant à toute vitesse par sa droite et qui aurait la priorité...

Il n’aperçut que la petite borne, immobile et bien seulette dans la pénombre.

Et c’est alors qu’il fut frappé ... par une évidence.



« Une borne de recharge pour qui ? »



« Y a pourtant plus de mobylettes ici que de bagnoles électriques ! »



« Ben, vrai, songea-t-il en appuyant lourdement sur les pédales, c’est quand même pas ça qui va me dépanner. »


-o-o-o-o-o-o-o-o-



Il s’endormit en pensant au problème qui l’attendait demain à l’aube : trouver du pétrole pour aller au boulot ...



Son sommeil fut agité : il se voyait tantôt marchant exténué vers une ville lointaine un jerrycan à la main, tantôt poussant une meule récalcitrante. Il arrivait devant un poste d’essence mais un gros chien rouge lui en interdisait l’approche. Ses jambes ne le portaient plus quand il aperçut une petite place qu’il reconnut instinctivement malgré le désordre indescriptible dans laquelle il la voyait. Son cauchemar l’avait ramené dans son village, et là, miracle sans pareil, que découvrait-il au milieu des éboulis et des gravats : sa mobylette rutilante qui l’attendait près d’un extraordinaire débit de Solexine, la boisson privilégiée de ses cousins VéloSoleX. Le gros chien rouge venait vers lui en frétillant ...



Maria le secoua juste au moment où il allait reprendre possession de sa mobylette ...

A Maria qui ne demandait pas d’explication, il grommela d’une voix lourde de sommeil :

« Une station d’essence 2 temps sur la place de la Fontaine. Un beau rêve !...



L’essor fulgurant du véhicule électrique prévu pour 2030, ne relèverait-il pas aussi du domaine onirique ?



Rêve ou cauchemar ?



Le sujet mérite réflexion ...




jeudi 19 décembre 2013

Pliage comme ça












C’était il y a deux ans, en août 2011, le blog n’avait qu’un mois et demi. Un sympathique correspondant nous avait adressé un conte attribué à Rudyard Kipling, une histoire comme ça qui contrairement à ce que d’aucuns prétendent n’était pas sans rapport avec des personnages réels et des situations existantes ou ayant existé.

Nous avons publié ce conte1 dans lequel Korokoko, l’oiseau au babil menteur, confisqua le champ et le petit bois de Rama Escriba, l’homme qui écrivait sur le sable avec un rameau de saule.

L’auteur du Livre de la Jungle aurait illustré lui-même cette œuvre, et c’est pour lui rendre hommage que l’un de nos blog-lecteurs, plasticien origamiste à ses heures, a créé le pliage que nous avons le plaisir de vous présenter.

Il vous suffira de taper « origami shadok » dans un moteur de recherche pour obtenir des explications (ou nous en faire directement la demande).



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1 – En 11 courts épisodes, dont le premier en cliquant ici : http://arllenvironnement.blogspot.fr/2011/08/histoire-comme-ca.html


Ci dessous, le carré de base à imprimer




dimanche 15 décembre 2013

Passé la borne ...









« Ca y est, Prof, on est borné », s’esclaffa Toni. « Vous allez enfin pouvoir l’acheter votre voiture électrique ! »

Le premier kir n’avait pas semblé perturber son humeur ; le second plongea Toni dans une euphorie inhabituelle. Pas tout à fait la bouffée délirante, mais jugez vous-même !
« Ben oui, Prof », disait-il, « tu vas pouvoir l’acheter ta bagnole écolo : t’as une borne à deux pas ! »

Le professeur Nanar, eu égard à l’état perturbé des neurones de son ami, se retint de mettre en doute le caractère écologique de la voiture électrique. Il préféra entrer dans son jeu.
« Et pourquoi tu n’y songes pas toi aussi ? En revendant ta mobylette de collection – ça doit aller chercher un bon prix une ancêtre de ce gabarit – tu pourrais aller au boulot sans casque et sans pinces à vélo ! »
« Super », dit Toni, regardant rêveusement le fond de son verre, comme s’il y voyait la REVA1, la MINI E ou la THINK CITY.
« C’est sûr que j’y pense », finit-il par avouer. « En plus, cette borne, elle nous coûte un bras à nous qu’on n’a pas de voiture électrique. Ca s’rait juste d’en profiter »

Nanar se régalait devant la candeur de son ami.
« En plus, mon petit Toni, toi qu’es pas loin : le soir, tu porterais ton char à la borne. Le lendemain matin, tu viendrais le reprendre2 : t’as à peine 1500 mètres à faire ... »
« Comment ça ? … A pinces ? … Tu rigoles ? »

La perspective l’avait un peu dégrisé.

« Alors », dit Nanar, « tu en achètes deux, tu en laisses une en charge et tu reviens avec l’autre. Qu’en penses-tu ? C’est pas une bonne idée ? »
« Je pense », dit Toni, « que vous vous payez ma fiole »
Et Maria, qui venait par précaution reprendre la bouteille, le regarde avec un sourire enjôleur :
« Mon grand chéri », dit-elle, « tu pourrais même passer l’aspirateur. Je l’ai lu dans le bulletin municipal ! »

Cette fois, l’ironie était trop éclatante et les effets des kirs n’étaient plus de taille à paralyser ses neurones.
- Comment que j’irais passer l’aspirateur à trois bornes. Y’a pas des prises ici des fois ?
- Bien sûr, mon petit mari. C’était juste pour t’aider à t’en souvenir. Alors ta bagnole, tu pourrais aussi la recharger chez toi, non ?

Toni ne répondit rien. Il baissa le nez, puis disparut dans la cuisine.
Au bruit, Nanar conclut que son ami était vexé. Et qu’il était en train de se servir un nouveau verre. Par contre, impossible de savoir si c’était un verre d’eau.

Une question restait sans réponse : qui donc va venir brancher son bazou sur cette foutue borne ?

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1 – REVA I : voiture sans permis – longueur = 2,63 m – 15.000 euros
2 – N.D.L.R. : le temps de charge est variable selon la prise utilisée et l’état des batteries. Dans certains cas, il peut nécessiter jusque 10 heures.



mardi 10 décembre 2013

causa finita est !



(Pourrait se traduire par "La CADA a parlé, la cause est entendue")





A qui veut l’entendre, aussi bien qu’à celui qui n’en demande pas tant, il affirme qu’il ne prend aucune décision, laissant ce soin au Conseil Municipal : il écoute, il obéit, il est à son service.

Admirable ?

Retenez vos cris admiratifs : il ne s’agit tout de même que du comportement normal d’un maire conscient de son rôle de maire, n’ayant pas oublié que la conduite de son mandat n’est pas prévue dans le genre « cavalier seul ».

Or, pour avoir assisté régulièrement aux réunions du C.M., maintenant qu’ils sont assez régulièrement annoncés, nous sommes perplexes ...
Quelqu’un les a un jour nommés « godillots ». Admettons que ce n’est pas bien gentil de les taquiner ainsi ! Malheureusement, il faut bien reconnaître qu’autour de la table, les questions ne fusent pas et qu’il est bien intrépide celui qui fait autre chose que lever la main pour approuver le maître de la séance.

Les décisions seraient-elles débattues, prises en dehors de la séance officielle ? Non, bien sûr, et nous nous fâcherions gravement avec celui qui oserait l’affirmer devant nous ...

Pourtant à la lumière de la dernière affaire en date – la plainte repoussée par la CADA- un doute s’insinue dans notre esprit : cette licence à l’origine de tous ces maux, licence destinée à vider notre escarcelle, qui en a eu l’idée, qui en a fixé le montant dissuasif, qui l’a édictée ?
Le Conseil Municipal ?  Nenni ! Lisez le jugement de la CADA ci-dessous ...

Bref, cher lecteur qui aurais envie d’illustrer ton ouvrage avec une photo de la rue Machin, de la Maison Trucmuche, du panneau indicateur de ton coin, ne puise pas sur le site de la mairie, plus protégée qu’une œuvre d’art, plus sensible qu’un site militaire, plus « streng verboten » qu’une centrale nucléaire.
Sors ton APN ou ton photophone ; tu t’éviteras bien des ennuis, de la paperasse. Et ça ne te coûtera pas un kopek !


Et tu ne feras pas de peine à ton maire.







mercredi 4 décembre 2013

Jacta alea esto












Personne n’en a jamais douté : notre association irrite au plus haut point le maire de Ressons-le-Long.
Mais quel politicien ne serait pas irrité par notre bande d’inconditionnels de la véritable démocratie, empêcheurs de danser en rond et remueurs d’affaires pas claires.
Et ce qui hérisse le plus le poil de notre édile, c’est l’existence même de ce blog.

Par trois reprises déjà, le Génie de la vallée de l’Aisne a porté plainte contre notre association pour diffamation ou injure publique à son endroit1.

Pour nous empêcher de publier certains documents « administratifs » l’édile a pondu, le 23 septembre 2011, un règlement relatif à la réutilisation d’informations publiques et des documents administratifs de la commune2, règlement de 10 pages qui précise que les personnes souhaitant réutiliser les informations communales doivent en faire la demande écrite auprès de la mairie et qu’ils devront s’acquitter d’une licence de 60 euros la vue pour une publication sur internet.
Et comme nous nous sommes permis certaines publications sans son autorisation, – a fortiori sans licence – le premier magistrat ressonnais,  a saisi la CADA, le 27 septembre 2012 d’une demande de sanction à notre encontre3.

Après instruction, cette affaire sera examinée le 5 décembre 2013 à 14 h 30 au Conseil d’État, Place du palais Royal à Paris.

Nous ne manquerons pas, Ô lecteurs passionnés et assidus, de vous tenir informés du jugement qui sera rendu.

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1 – NDLR : aucune suite connue pour l’instant.
2 – Décision n° 2011-091

3 – Cette demande concerne .la publication, sur le blog et sur notre page facebook des documents suivants :





mardi 3 décembre 2013

Bouffée de chaleur chez Toni







Quand Nanar est passé tout à l’heure chez Toni pour lui rapporter la pédale qu’il avait réparée pour sa meule, il eut comme qui dirait l’impression qu’il y avait de l’eau dans le gaz ; bref, que Toni faisait la baboune !

Courageux mais pas téméraire, il s’abstint de toute réflexion, mais Maria visiblement excédée ne prit pas autant de précautions :
« Vous tombez mal, Professeur Nanar ! Monsieur est vénère. Et vous ne savez pas pourquoi ? »

L’interpelé n’eut pas besoin de s’enquérir ; il était clair que Maria avait envie de monter au front et de vider son sac.

Se tournant vers son mari renfrogné :
« Ben, dis-lui, toi, que je ruine les finances du ménage !  Que je gaspille le fuel ! Que je chauffe la rue ! »

Toni crut utile de se justifier :
« Je confirme : y avait au moins 25 degrés dans la baraque quand je suis rentré ce matin à 7 heures. Les radiateurs étaient bouillants. Une véritable étuve ! »
Et en guise de conclusion, cet aphorisme qui ne souffre aucune discussion :
- Les femmes, ça n’a pas de bon sens.
- Continue, mon petit macho ; dis à ton ami combien tu envisages de me retenir sur l’argent du ménage... Cinq cents euros, qu’il a dit, pas moins ! Faut dire que le fuel est à 10 euro le litre chez Toni ! Pas mal, hein !

Le professeur n’en menait pas large ; prendre parti est dangereux. Fuir est peu glorieux !

Un ange passe ...

Et repasse ...

« Je pense à quelque chose », hasarda le professeur ... « Je pense que le chauffage est réduit pendant la nuit ... Et même coupé, peut-être ? »
«’fectivement », grogna Toni, toujours aussi peu aimable. « Et alors, ça change quoi ? »
« Et tu n’as jamais entendu parler d’inertie, de temps de réponse ? »
La mauvaise humeur l’avait jusque là rendu idiot. La curiosité le réveilla.
« Explique, Prof ! »
« Voilà, » dit Nanar, « j’ai une petite théorie sur le sujet. Bien entendu, tu n’es pas obligé de la partager, mais je vais quand même te l’exposer, vu que chez moi, elle se confirme depuis des années ...
Quand ton chauffage se remet en route, il faut beaucoup de calories pour compenser le déficit de température. Un apport important d’eau très chaude ... »
« Je comprends ça, » dis Toni, « mais je ne vois pas le problème : t’as un thermostat, Prof ; y va couper aussitôt que ta température demandée est atteinte, non ? »
- Bien sûr qu’il va couper la circulation, Toni, mais tu crois qu’il va vider tes radiateurs ? Faut le temps, mon gars ! L’eau va continuer pendant un bon bout de temps à chauffer ta pièce ... Et tu vas te retrouver avec 21, 22, parfois 23 degrés. Et en entrant, tu vas râler comme un âne rouge !
Et tu vas engueuler Maria !

Dire que Toni était convaincu serait hasardeux, mais il réfléchissait, ce qui est un signe d’intelligence trop peu courant chez nos semblables.
« Alors, c’est quoi qu’il faut faire », finit-il par dire ?
« Déjà, au départ, ne pas engueuler sa femme, » déclara Nanar « ce n’est ni juste ni efficace. Lui piquer l’argent du ménage, ça n’arrangera pas non plus ta gamelle ... »

Toni avait un peu perdu de son assurance.
« T’as sûrement un truc à me proposer, vieux filou ! »
« Je n’ai pas, » dit Nanar, « une solution géniale. Pas une révélation capable d’éblouir le petit râleur qui commence par gueuler avant de réfléchir, mais voilà comment je fais : le matin, je mets le thermostat sur 18 ; les radiateurs chauffent ... Je mets 19 au thermostat quand on a 19 dans la pièce... »
« Et quand il y a 20 dans la pièce, tu le mets à 20 ! »
« Je vois que tu as tout compris, » dit Nanar. « Un bon point pour toi : t’es pas con ! »

« Et j’espère que Maria acceptera tes excuses ... »

« A plus ! »