vendredi 25 novembre 2011

Vocabulaire (2)







LA TRAME VERTE




Il y a comme ça des mots qui ne trompent pas. Tiens, ORANGE, par exemple. On a dit que le choix de ce mot était génial vu que ce fruit en a la couleur, l’odeur, la forme, le goût ...

Mais « TRAME VERTE », voilà une expression qui n’a pas la même franchise, c’est même une astuce pour vous faire prendre des vessies pour des lanternes, vocabulaire d’illusionniste, de la marchandise qui ne fait pas le poids marqué.

D’emblée, la couleur verte vous a séduit ? Normal, c’est la couleur « IN », à la mode, quoi : tout a été repeint en vert ces derniers temps ; lessive verte, moto verte, technologie verte ...

Le « greenwashing », comme on dit, vu que la mode est aussi au sabir exotique. Bref, si l’abattant de WC n’est pas vert, il ne sera pas confortable ...

« Trame verte » donc. Voyez plutôt le tour de passe-passe : dans l’état actuel, vous avez des bois, des prairies, des jardins, un grand et large chemin vous invite à la promenade.

C’est pas assez vert, tout ça ?

Sur les 7 hectares (70 0000 m2) confisqués, on va vous faire l’aumône d’un petit sentier (gravillonné ?) bordé de petits arbustes rabougris ; un petit bassin, un petit jet d’eau peut-être ? Un petit sentier pour aller du parking à la déchetterie ? Ou du parking mutualisé à l’hôtel de ville ?

Que deviennent la tourterelle, la mésange, le faisan, l’écureuil, l’abeille, le cheval que vos enfants admirent chaque jour en parcourant le petit chemin de la Trésorerie ?

Comme le tapis usé jusqu’à la trame, ce coin de verdure rétrécit comme une peau de chagrin.
De 7 hectares, que reste-t-il ? Un zeste, une excuse, des mots ...

La trame, quoi !

Et en plus, c’est vous qui payez ce qui est en train de se tramer.

Etonnant, non ?

9 commentaires:

  1. Peut-être même aurez-vous droit à un "espace vert" avec des panneaux pédagogiques pour apprendre le nom des animaux qui ne seront plus.

    Malheureusement ceux qui se prennent pour des écologistes n'ont souvent pas le début de la connaissance la plus élémentaire de la nature et donc ne se rendent pas compte de ce qu'ils font.

    Avant de parler écologie, les décideurs devraient déjà apprendre le nom des plantes, des animaux et l'utilité des milieux variés. Déjà, arrêter de dire qu'une friche est un endroit sans intérêt comme j'ai pu le lire dans le document sur la réunion avec les riverains.
    "Occupation actuelle du site aucun bâti, terres en friche (non valorisant)..."

    On va finir par regretter le temps où la campagne était habitée principalement par des agriculteurs et des éleveurs parce que le village vu par un marchand de vélos n'a plus rien à voir avec la campagne.

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  2. Une étude faune-flore a paraît-il eu lieu.
    " On s'est imprégné des lieux " dixit le maire. Mais " on " n'a pas trouvé grand chose d'intéressant, comme c'est curieux : des oiseaux "ordinaires", pas de plante protégée,3 arbres remarquables tout de même.
    Et pourtant, les riverains entendent et voient chaque jour pivert, pic épeiche, grimpereau des jardins, faucon crécerelle, écureuil, chauves-souris ( espèces protégées, faut-il le rappeler ).
    Il arrive qu'un chevreuil traverse les champs, c'est un spectacle magnifique.
    Ils iront où, tous ces hôtes naturels d'un écosystème jusque là préservé ? Dans un lotissement ?
    Merci au grand protecteur de la nature qui, en notre nom, a décidé vertement de leur sort.
    Sim Simon

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  3. oui mais les écureuils ne payent pas la taxe d'habitation....

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  4. Excellent article qui met bien en perspective le fond du problème ; et l’absurdité de la vanité humaine.

    Car que devrait-être un éco-quartier, quelles devraient-être ses missions ? A priori un projet tentant de réparer, ou de freiner les conséquences d’une gestion urbaine calamiteuse durant principalement ces 40 dernières années.

    Vouloir être écologiste, vert pour reprendre le leitmotiv du billet, c’est avant tout penser à préserver, et non pas détruire pour faire plus mal ce que la nature a bien fait. Et c’est également chercher à améliorer les choses quand l’homme a trop endommagé le système.

    Sémantiquement, philosophiquement, nul ne peut se targuer de faire de l’"éco" quoi que ce soit (préfixe bien galvaudé) à partir du moment où il y a destruction de la nature. C’est antinomique, imbécile, crétin. Qu’importe que la nature du site soit, à des yeux humains, rare ou remarquable, c’est la nature. Doit-on en mettre un petit bout en bouteille pour avoir bonne conscience et tout détruire ? Et présenter à nos enfants un petit coin de nature au musée ?

    Pour avoir une attitude réellement écologique ne serait-il pas plus pertinent de savoir si toutes les anciennes maisons d’un bourg sont bien isolées, développer un plan d’aide communal en ce sens ? Faire l’état du bâti vacant, et éventuellement le préempter selon la législation en vigueur pour en faire des logements sociaux ? La démarche serait constructive, positive, courageuse.

    Quand on se targue d’écologie, il faut beaucoup d’humilité, d’écoute, de sagesse aussi. En général, si les anciens n’ont pas construit à un endroit, il y avait une bonne raison. Et nous voyons tous les jours les conséquences d’un urbanisme démesuré, fondé sur le profit et non la raison.

    Que deviendra le chevreuil dans la nouvelle cité ?... Il risque fort d’être abattu, pour la tranquillité des riverains et parce qu’il se sera perdu entre la rue de la forêt et le mail des hirondelles... et on finira bien par faire l’allée du chevreuil.

    On ne fait pas de l’écologie "pour faire bien", être "up to date", mais avec intelligence et réflexion. Le plus grand bien qu’on puisse faire à la nature, c’est la contrarier le moins possible.

    En marge de cet article, je recommande vivement la lecture de l’ouvrage de Pascal Bruckner "Le Fanatisme de l’apocalypse : sauver la terre, punir l’homme", ou comment, entre autres, (l’ouvrage est plus ambitieux) "on" fait des conneries et "on" culpabilise tout le monde des conséquences de ces conneries ; et devinez quoi ? Tout le monde doit payer.

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  5. Ce projet n'a rien à voir avec l'écologie ! Il a à voir avec qui va se remplir les poches. Car derrière ce baratin, ces présentations 'Powerpoint', ces boniments sédatiques se cachent des intérêts pécuniers démesurés. L'argent n'a pas d'odeur, et sûrement pas celle des fleurs, des bois et de l'herbe des sentiers de la Trésorerie.

    Que certains se permettent de penser qu'ils vont s'emparer des terrains privés pour arriver à leur fin est un crime écologique hors du commun.

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  6. L'expropriation est une forme de violence intolérable. Elle est parfaitement immorale.
    Elle ne peut en aucun cas se justifier.

    Derrière les belles paroles, il y a, bien sûr,
    une opération financière juteuse pour la Seda qui achète à bas prix ( 3 euros du m ), viabilise, découpe, construit et revend A SON PROFIT.
    C'est écrit en toutes lettres dans la concession signée par le maire en mars 2010, document qu'il s'est bien gardé de publier avant d'engager la commune dans ce désastre et qu'il refusait obstinément de communiquer, on comprend pourquoi.
    Et quel profit pour le maire direz-vous ?
    Mais la gloire, voyons, la gloire, la France entière va s'inspirer de son " dynamisme ", c'est un précurseur, il vous le dit lui-même ! ( bulletin municipal de novembre 2011 )
    Lajane

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  7. A une gestion sérieuse et réfléchie, l'équipe en place préfère le spectaculaire, les grands changements, les aménagements à la mode.
    Mais là on fait fort à Ressons.
    Donner à la SEDA des terrains qu'on a pas et lui céder la commercialisation, il fallait oser.
    Au nom d'un intérêt collectif qui reste à prouver.

    Il y a eu les maisons Borloo, il y aura le lotissement Rébérot.

    Mais quand les Ressonnais vont se rendre compte que leurs maisons perdent de la valeur parce que le village n'a plus le charme et le calme d'aujourd'hui, ils seront peut-être moins réjouis.

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  8. Monsieur le Maire écrit dans son discours lors de l'inauguration de la médiathèque :
    "Et je vous remercie d’être venus aussi nombreux pour cet évènement. C’est très impressionnant de voir autant de monde ici même."

    J'ai regardé les photos sur le site de la mairie, 25 personnes maximum présentes.

    A moins qu'il n'ait été pris en photo qu'une partie de l'assistance, je suis surprise de ct enthousiasme.

    A moins que 25 personnes sur 800 habitants (y compris les responsables de la médiathèque, les élus et le maire junior) ne représente un bon chiffre pour M. le Maire.

    Ceci expliquerait que malgré la forte opposition au projet de la trésorerie, il puisse affirmer que ce projet est apprécié.

    Savoir manier les chiffres est un art.

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