lundi 31 octobre 2011

Ils ont la tête dure !







On vous l’a dit, on vous l’a répété.
Sur tous les tons : « il n’y a pas de projet ! »







Le petit personnel a même relayé les propos du chef :
- Pas de projet, qu’on vous dit.
- Sapristi, vous avez la tête dure !
- Ça ne se fera pas, dit l’autre, qui a bien intégré les éléments de langage ...
 - Pas de projet, croix de bois ... les yeux dans les yeux, parole d’homme, je vous le dis en vérité, et patin et couffin ...

Message bien reçu, mais qu’il faut renouveler bientôt car le bonheur des uns ne fait pas forcément le bonheur des autres.
- Ne vous faites pas de mouron : vous, vous n’êtes plus concerné par le projet. Euh, pardon, le « pas de projet ».

- Au suivant !...

- Bonjour chère madame. J’ai une excellente nouvelle pour vous : sur le nouveau plan, la route ne traverse plus votre chambre à coucher. Vous n’aurez plus à ouvrir la porte chaque fois que passera une voiture ! Excusez : c’est de l’humour ; on aime bien rigoler à l’hôtel de ville. Mais soyez rassurée : on a pris le terrain de votre voisin.

Ainsi passèrent les jours, les semaines, les mois, les 12 qui font une année sans que le plus petit document, le plus petit indice, montrât le bout de son nez. Protégé par le secret défense, par des arrêtés pris en catastrophe.

Puis vint la SEDA, pour la grande révélation, pour démontrer aux habitants le sérieux de ses études, la compétence de ses enquêteurs, le bien-fondé de ... ses projets !
Saviez-vous par exemple  « qu’on trouve des criquets dans notre petit coin perdu ; que les maisons du village sont en majorité couvertes d’ardoises fines, que les pignons à redents sont typiques de la région. Que beaucoup de bâtisses sont en pierre et sont alignées le long de la route ... »
Et bien d’autres détails passionnants qu’on ignorait encore ce matin !...

Et tout à coup, le cri, le hurlement, le tollé, le barouf : première photo du premier scénario imaginé.

Toi, lecteur incrédule, tu n’en croiras pas non plus tes yeux : c’est grandiose, imprévu, hallucinant, impensable ... 80 logements, là, à la place de notre belle campagne verdoyante. Une meute de cabanes, de routes, de parkings, de bennes à ordures, des barres alignées ...
Concerné ou pas, tu n’en reviens pas ; « regarde de tous tes yeux, regarde ...» :
- Le petit bois de René Petit coupé en deux ;
- Le pré où Topaze coule des jours heureux remplacé par un parking précédé par les containers à ... ... ... ordures de la déchetterie ; (bonjour les odeurs et le bruit de verre brisé ; les voisins seront ravis)
- Les prairies des chevaux, escamotées ! (le cheval, c’est pas écolo ! dit la SEDA)

Que sont devenus les jardins, amoureusement entretenus, bichonnés, productifs, écologiques ?...
Adieu poules,  moutons,  canards,  dindons,  tourterelles, écureuils ...


Mais continuez vous-mêmes la visite ; et n’oubliez pas de remercier le « brillant » initiateur de ce ... non-projet.




dimanche 30 octobre 2011

Errada dada





Dire que le professeur Nanar « a fait un caca nerveux » ne serait qu’un grossier euphémisme.





En voyant l’image1 que nous avons utilisée pour illustrer l’un de ses entretiens, le numéro 6 paru le 27 octobre dernier, il a failli défaillir.


Nous présentons toutes nos excuses au professeur Nanar pour cette énorme bourde, en espérant qu’il continuera à honorer notre blog de ses réflexions philosophiques éclairées.

Nous nous sommes donc rendus sur les lieux évoqués : pas de petit chemin verdoyant, de frondaison, pas le moindre petit arbuste comme la photo du bulletin communal de septembre nous l’avait suggéré.

Voici donc une illustration plus conforme.

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1 - Nous avions pourtant récupéré cette image sur le site internet officiel de l’hôtel de ville de Ressons-le-Long !


Cliquer sur l'image pour l'agrandir.




samedi 29 octobre 2011

L'effet CADA







A l’instar des dragées FUCA, la commission d’accès aux documents administratifs (CADA) – dont nous avons précédemment parlé dans « La rétention d’informations continue1» - est un puissant stimulant de la motricité informationnelle.


Le jour même où il a reçu une lettre de cette commission, l’hôtel de ville de Ressons-le-Long a téléphoné à René Petit pour lui proposer un rendez-vous qui malheureusement n’a pu être pris avant le 3 novembre.

Au final, il aura fallu patienter plus de 6 semaines depuis la demande initiale du 19 septembre !


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1 – Consulter l’article du 27 octobre dernier sur ce blog


Dialogue de sourds





Article publié le vendredi 28 octobre 2011






Cliquer sur le lien : 
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/ecoquartier-a-ressons-le-long-un-probleme-de-tresorerie



"Rien n'est figé", selon le maire...
Mais si !
Monsieur le maire n'a aucune intention de discuter de la pertinence d'une zone d'aménagement concerté !
Concerté ? ... avec qui ? ... Didier Lhotte ?

Cliquer ci-dessous

jeudi 27 octobre 2011

La rétention d'informations continue.




Incroyable, mais vrai !


Plus de cinq semaines après en avoir fait la demande à Monsieur le Maire de Ressons-le-Long, René Petit, membre de notre association, n’a toujours pas pu consulter le « Document programme de l’avis d’appel à concurrence de concession d’aménagement du secteur de la Trésorerie ».



C’est d'après ce document que la SEDA a rédigé le foutu traité de concession que nous ne cessons de dénoncer.

René a donc pris sa plus belle plume et de sa plus belle écriture a écrit à la Commission d’accès aux documents administratifs1 pour la saisir du problème.

Nous ne sommes pas loin de penser que ce document devrait révéler, quand nous aurons la chance de le voir, son lot de surprises.

En attendant, la CADA1, généralement prompte dans ce genre de cas de « refus tacite », devrait rapidement débloquer la situation.

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1 – La Commission d’Accès aux Documents Administratifs – CADA – est une autorité indépendante dont le rôle est d’aider tout citoyen à obtenir un document administratif refusé par un service de l’Etat, une collectivité territoriale (c’est notre cas) ou un établissement ou organisme chargé de la gestion d’un service public.


Cliquer sur le fac-similé pour un affichage lisible.


Les entretiens du professeur Nanar (6)









UNE BONNE QUESTION






« Oui, mais moi, j’préfère la marche pied », disait son compère au professeur Nanar qui lui proposait de profiter de son char.

- Un peu démodée, la marche à pied. Ringarde même !

- Ne croyez pas cela ; c’est très tendance au contraire. J’en veux pour preuve l’émission régionale d’hier soir : le maire de Trifouillis  exposait son projet de chemin de randonnée ; plusieurs kilomètres autour du village pour satisfaire une demande sans cesse croissante de promeneurs du dimanche amoureux d’oiseaux, de petites fleurs, d’oxygène …

- Mouais, j’ai entendu ça …

- Vous n’avez pas l’air bien convaincu.

-Ben, des kilomètres à pied pour des gens qui viennent en bagnole… Pis, je vais vous dire, ma voisine conduit tous les matins et tous les midis son gosse à l’école avec son bazou1

- Forcément, quand on habite au bout du village et qu’on est pressé …

-Certes, 250 mètres, et retour, c’est fatigant pour les guiboles. Si en plus, faut faire le parcours dans un temps de compétition … Je ne vous parle pas de Max, le sportif de la famille : il fréquente chaque semaine le gymnase pour faire tomber sa brioche ; il a choisi cette boîte à cause de son escalier mécanique.

- On ne peut jamais discuter avec vous. Admettez pourtant que l’idée est séduisante !

-Je vous l’accorde ; elle séduira tous les possesseurs de 4 x 4 assurément !

- Allons donc, que viennent faire ici les 4 x 4 ?

-Justement, ils n’ont rien à y faire. C’est même le problème du 4 x 4 : se balader là où on n’a rien à faire. De préférence là où il y a des ornières, des trous, de la gadoue …

- Vous voulez dire que …

-Et encore, je n’ai parlé que du mauvais état de la piste « car nous ne l’entretînmes pas régulièrement »…. J’aurais aussi bien pu mentionner le bruit et l’odeur !

- Je ne vous suis pas ; le bruit, quel bruit ?

- Je vous ferai remarquer que si vous aviez regardé attentivement la photo satellite Google parue dans la feuille d’information municipale de septembre dernier, vous verriez que le chemin longe la route nationale. Vous me suivez ?

Remarquez qu’on peut toujours pratiquer ces chemins sans être gêné par la longueur, le bruit, la pollution…

- Ah, enfin une bonne nouvelle ! Et comment ?

- Tout simplement avec un ULM2 Vous pourrez même prendre des photos !

- Oui, je vois. Mais alors, je me demande si c’est vraiment une si bonne idée ? …


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1 – Caisse, tacot, guimbarde, … vieille bagnole, quoi !

2 - Le professeur Nanar ne serait-il pas ringard lui aussi ?
Il prétend que la marche à pied est démodée et ne connait pas les paramoteurs qui font du radada ! …Et pourtant, ce n’est pas ce qui manque à Ressons-le-Long.

Extrait de la page 3 du bulletin communal de  septembre 2011 qui demeurera à jamais un morceau d'anthologie.

mardi 25 octobre 2011

Scénarios catastrophe







Pas sûr que l’ambiance ait plu à Dame SEDA, en cette réunion d’information et d’échange qu’elle organisait ce lundi avec les propriétaires et les riverains de la Trésorerie de Ressons-le-Long !






Ce fut houleux, c’est le moins que l’on puisse dire.
On a même frisé la tempête force 10, genre décembre 1999.

La SEDA nous a présenté ses fameux scénarios :

·         Le périmètre du projet de lotissement concédé à la SEDA n’est plus d’actualité. On va déborder. Aucun problème du côté de Monsieur le Maire : il signera sans sourciller un avenant au traité de concession. (SEDA, comme on le sait, c’est plus fort que lui !)

·         Il ne s’agit plus d’un lotissement de 40 maisons, ni même de 50 … Nous allons passer allégrement à 80 logements. Ce qui signifie une circulation de 100 à 200 véhicules motorisés en plus dans Ressons-le-Long.

D’autre part, le maire, interpellé sur la destruction des paysages dans l’axe des monuments historiques classés, église et ferme fortifiée, est resté complètement insensible.

Ensuite, interrogé avec force sur la suite qu’il entendait donner à la pétition de l’hiver dernier (300 personnes), sur l’appel solennel lancé cet été et sur la possibilité d’un référendum, le maire a haussé les épaules.

Nous aurons pu aussi remarquer la présence discrète et effacée des membres de la commission « ad hoc » : Patricia Lucot, Bertrand Pointier, Francis Hutin, Marie-Dominique Van Zuilen et Sylvie Hutin qui sont restés muets comme des carpes.
Aucun autre conseiller municipal n’est venu participer à cette réunion d’échange !
Ce qui confirme en tous points l’analyse que nous avons déjà exposée à maintes reprises de nos élus locaux.


lundi 24 octobre 2011

Laisse béton





Laisse béton
(Hommage à Renaud Séchan)





Pour télécharger la chanson :
1 cliquer sur  http://dl.free.fr/htWT7iU5X
2 cliquer (bouton de droite de la souris) sur télécharger le fichier
3 cliquer sur enregistrer le lien sous ... 
4 choisir l'emplacement et enregistrer.

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J'étais tranquille, j'étais peinard,
Au bout de mon jardin,
Il s'est pointé sans crier gare
Sur un vélo tout terrain.

D'un air de propriétaire,
Il m'a dit d'un ton vulgaire :
« Vous n'faites rien de ce terrain. Je vous en donne une bouchée de pain. »

A la place de tes plantations,
On mettra deux ou trois maisons
Débarrasse-toi de ton canasson,
Dans ton pré, y'aura du goudron
Avec un p'tit carré de gazon.

Moi, j'y ai dit,
« Laisse béton ! »

Écolos Tartuffes,
On n'est pas des truffes,
On a lu vos intentions,
Dans le marc de béton.

J'étais tranquille, j'étais peinard,
A récolter mes épinards,
Quand, dans un énorme 4x4,
Est arrivé un technocrate.

Du haut de son gros camion,
Il m'a lancé avec aplomb :
« Tes légumes bio, c'est plus valable ! Il faut faire du développement durable »

Ici, on mettra une maison,
Là, un square,
Là, une prison,
Et puis pour être logique
Une fontaine écologique
On va faire avancer …
La civilisation.

Moi, j'y ai dit,
« Laisse béton ! »

Votre éco-hameau,
C'est du Jean-Louis Borloo,
Ecologie pipeau
Qui tue les p’tits oiseaux.

J'étais tranquille, j'étais peinard
Et je binais mes pommes de terre,
L'a déboulé comme un loser,
Perché sur un gros bulldozer.

En faisant rugir son diesel
Il a fait fuir toutes mes abeilles :
« Maintenant, les vieux, faut dégager, ou je vais vraiment m'énerver ! »

Vos terrains on va les retourner,
Les bétonner, les goudronner,
Si vous êtes contre le progrès,
C'est que vous êtes dépassés,
On va vous exproprier !

Moi, j'y ai dit,
« Laisse béton ! »

Votre écoquartier,
Vous pouvez l' remballer.
Vous n'avez pas eu mandat
Pour tout mettre à bas.

Vous qui aimez sans concessions
Le triste béton, le gras goudron,
Sachez qu'en France tous les 10 ans,
On en couvre un département.

Ce petit coin de paradis,
N'est ni à vendre ni à bâtir.
« Ce petit coin de nature appartient déjà aux générations futures »

Si vous voulez commencer,
A aider un peu la planète,
« Laissez-la vivre et prospérer,
C'est de l'or que vous possédez.
Vos p'tits enfants trouv’ront ça  chouette. »

Alors, j'vous dis,
« Laisse béton ! »

Toujours, nous serons
Contre vos destructions,
Contre votre béton,
N'vous faites pas d'illusions !


Texte : Franz MARIN


dimanche 23 octobre 2011

Les sanglots longs des violons de l'automne








Oyez, oyez !






Les habitants du quartier du Marais sont priés de se présenter pieds nus1 et la corde au cou pour remettre les clefs de la Trésorerie à sa majesté, assistée de son exécuteur, ce lundi 24 octobre de l'an de grâce 2011, à 17 heures, en la salle Saint-Georges.

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1 - Les godillots sont fournis.


samedi 22 octobre 2011

Raideur





Imaginez l’émoi de l’homme lige, ce vendredi matin, lorsqu’en passant rue du Marais Saint-Georges, il aperçut qu’on y fouillait à nouveau la terre !


« Palsambleu ! » s’écria-t-il, « Je m’en vais obséquieuser Dame SEDA », alors qu’il commençait à ressentir une tension dans le bas ventre.


« Grelot Dame SEDA, Grelot Dame SEDA, Grelot Dame SEDAAhhh … » marmonna-t-il seul dans son carrosse, en remontant jusqu’à son hôtel de vil.


Homme lige : Dame, Dame, Dame, je n’ai pu maîtriser une certaine raideur* en [interrompu par Dame SEDA]

Dame SEDA : […] pensant à moi, c’est trop d’Honneur, vassal !

Homme : Cette machine à fouiller me tourneboule !

Dame : Holà, homme impétueux, calmez vos ardeurs !

Homme : Pardon, ô ma Dame, mais ces creusements sont si excitants …


Et c’est ainsi que nous vous annonçons que les travaux ont repris à la Trésorerie et que Dame SEDA viendra tantôt percevoir les dîmes, petites, menues et vertes, mais aussi la grosse. Ceux qui ne s’y soumettront pas auront leurs terres confisquées.

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* N.D.L.R. : G.B. m’a chuchoté à l’oreille : « Va t’faire, homme incorrec’ […] »



lundi 17 octobre 2011

Maire plagiaire







Jusqu’où ira la naïve servilité de Nicolas Rébérot à l’égard de la SEDA ?



Etait-il vraiment en manque d’inspiration ce 25 septembre 2011 pour en arriver à pomper1 presque mot pour mot un paragraphe complet d’une lettre que nous avait adressée Jean-Pierre Balligand2 quelques temps auparavant ?



Nous n'avons pas donné suite à la demande du maire du 25 septembre, dont vous trouverez ci dessous un extrait, et tenons donc à préciser qu’aucun message, ni photographie, ni commentaire, n’a été supprimé du blog.

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1 – copier-coller
2 – Président de la SEDA, aménageur concessionnaire du projet de lotissement de la Trésorerie


Ci-dessous, les fac-similés de l’original et de la copie.
(Cliquer sur l'image pour zoomer)



samedi 15 octobre 2011

Fiction







Comme le temps passe… !





Nous sommes en 2085. La photo de l’hôtel de ville d’Harssons-la-Ville1 vient de paraître dans les journaux nationaux. Le président de la République a rencontré le Maire de la commune devant les caméras afin de lui remettre la légion d’honneur pour services rendus à la patrie…

Il faut dire que le petit village autrefois niché au pied d’une colline et dont l’intérêt ne tenait en ces temps anciens qu’à une longueur inhabituelle qui le cataloguait misérablement comme «  village typique de Picardie » s’est considérablement développé.

Aujourd’hui, grâce aux efforts des édiles qui se sont succédé, ce petit village est devenu cité tentaculaire, hérissée de tours et d’édifices dignes d’un grand pays comme la France, bâtiments d’ailleurs respectant tous la forme symbolique de l’hexagone comme la loi l’impose depuis un arrêté pris en 2011 par un édile visionnaire. Verticaux ou horizontaux, le choix était  laissé aux promoteurs. Un espace de liberté apprécié et salué par les Harssonnais et les Harsonnaises !

Les villes voisines, peu à peu rattrapées par le développement immuable ont de ce fait été rebaptisées Compiègne-lès2-Harssons, Villers-lès-Harssons, Soissons-les-Harssons … L’agglomération compte au dernier recensement pas moins de 500 000 âmes.
Le nouveau maire, petit fils du petit commerçant qui fut à l’origine de l’expansion exponentielle de la commune, vient donc de concrétiser le rêve de son aïeul, père et maire.

C’est ce qu’explique ce matin dans le Figaro, Romain de Géval. Le célèbre éditorialiste rend un vibrant hommage à celui qui, alors que ce siècle avait 11 ans, songeait déjà à l’édifice qui vient de remplacer l’humble bâtisse édifiée autrefois par des maires sans ambitions. Romain de Géval montre fièrement à la caméra un document d’époque où le téléspectateur stupéfait peut découvrir la trace d’un rêve longtemps caressé et que son petit fils X. Y. a su réaliser.

Une opération grandiose ! Jugez vous-même : en vente chez Christie’s, l’Hôtel de ville fut démonté pierre à pierre, chaque emplacement fut répertorié soigneusement ; transporté en convois exceptionnels ; puis le bâtiment est remonté et édifié au pied de la colline, au centre d’artères rectilignes partant dans les six directions règlementaires en  respectant scrupuleusement l’angle de 30 degrés.

Par autorisation spéciale, voici la photo prêtée par le service des archives de Harssons-la-Ville ainsi que le document retrouvé dans les archives municipales dans lequel apparaît pour la première fois la grande idée à l’origine de cette opération prestigieuse.


14 octobre 2011,
Albert Thomas Höchstler


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(1) - Ressons pourrait dériver du latin Rothus qui signifiait « Bois défriché – métairie ».
Après Ressontius en 858, puis Resson, Resuns, ou encore Ressonia, apparaît, Ressonus-Longus en 1821 qui deviendra Ressons-le-Loncq… et Ressons-le-Long à partir de 1827.

En 2019, Ressons-le-Long atteint 2000 habitants, ce qui lui confère le nom de Ressons-la-Ville.

La prononciation "picardo-nordiste" aboutira au nom actuel.

« D’où qu’ tu rest’ ?
- Mi, j’ rest’ à R’ssons ! Et ti ?
- Mi, min pat’lin, ch’est Bélinglise … »


(2) - du latin latus ("à côté") - Très employé dans les noms de communes





mercredi 12 octobre 2011

Les entretiens du professeur Nanar (5)




LE REPAS INTERROMPU


Alors qu’ avec gourmandise il sauçait son pain dans un reste de cassoulet d’anthologie à même la marmite, un coup de sonnette long, impératif, appuyé, interminable le fit presque avaler de travers.

« Argh ! » proféra-t-il en s’étouffant.

Mais découvrant un professeur Nanar agité et apparemment porteur d’une grande nouvelle, la colère qui l’avait un instant envahi disparut.

Il n’eut pas besoin de le presser de questions.

« Holà, mon ami, je suis tourneboulé ; il nous faut tout reconsidérer », jeta le professeur Nanar sans sacrifier aux civilités ...

? ? ? ? ? ? ?

Oui, nous nous sommes fourvoyés ; j’ai rencontré qui vous savez et il m’a convaincu...

Je ne vous suis pas. Instruisez-moi, dites moi tout.

Eh, bien voilà : c’est au sujet des projets de qui vous savez : ce sont des projets grandioses et déjà la rumeur se répand dans tout le canton.

Vous piquez ma curiosité !

Savez-vous par exemple que les impôts vont diminuer ... que dis-je : on ne va peut-être plus en payer du tout. Plus on est nombreux, moins on paie d’impôts. Tout le monde sait cela !

Ah, moi, je l’ignorais, mais continuez.

Savez-vous que les travaux sont intégralement pris en charge par l'aménageur. Pas un sou à sortir des caisses de la commune.

J’avais pourtant lu sur l’exemplaire de la concession que rien qu’en 2011, il fallait allonger plus de […] € 1 .

Homme de peu de foi qui doutez, sachez qu’un arrêté du maire de 10 pages vous défend de divulguer les informations que vous croyez avoir lues sur ce document. D’ailleurs incomplet, c’est dire si vous êtes dans l’erreur ! 2
Savez-vous que nous aurons des chemins de randonnée larges comme des autoroutes ...

" Et des lits pleins d’odeurs légères, des divans profonds comme des tombeaux, et d’étranges fleurs sur des étagères, écloses pour nous sous des ciels plus beaux ?.. " (4)

Oh, arrêtez avec ça. Ne faites pas l’idiot ! Je vous apporte des informations et vous persiflez.

Et les services, hein, les bus, les commerces, les magasins, les conférences à la Ferme de la Montagne, les rencontres sportives et les matchs internationaux que le nouveau terrain de sport va permettre, l’école enfin qui drainera les enfants de toute la région devant des écrans blancs interactifs, la nouvelle mairie avec son accès aux normes ...

Euh, là, je ne suis pas bien sûr vu que la loi n’impose plus ...  


Bon, admettons que le plan incliné devra s’incliner...

Devant la mine consternée de son ami, le professeur se tut, le dévisagea longuement comme on regarde un phénomène de foire, puis éclata d’un tel rire que les pigeons du clocher voisin s’envolèrent dans un claquement d’ailes furieux ; du moins ceux qui avaient échappé à la carabine ces derniers jours.

Admettez que je vous ai bien eu, camarade ! Vous avez marché !

Mais ne soyez pas vexé : vous n’êtes pas le seul dans la commune à croire ces balivernes. Comme on dit : y a encore du boulot !

Il jura, mais un peu tard, etc...

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1 – Le professeur Nanar nous a conseillé de ne pas divulguer la somme, mais il nous est permis de dire : bigre !

Ou : ben, dis donc !

2 – Trois jours avant notre rendez-vous à l’Hôtel de Ville 3 pour consulter la concession SEDA, Monsieur le Maire a pris une décision (N° 2011-091) réglementant la réutilisation d’informations publiques et des documents administratifs de la commune.
Cet arrêté est actuellement, pour demande d’avis, dans les mains de notre conseil juridique.

3 – Abracadabra !
La mairie est brusquement devenue, depuis le 23 septembre dernier, un hôtel de ville. Les conseillers municipaux ne pouvaient pas refuser ce petit caprice de leur premier magistrat !

4 - La mort des amants - Baudelaire


dimanche 9 octobre 2011

Attitude incompréhensible des conseillers municipaux !







Alors que sur ce blog, le 20 août dernier, nous supputions que tous les conseillers municipaux de Ressons-le-Long puissent être des godillots, aucun d’entre eux n’a pris la parole ou la plume pour contredire.




Le propre d’un godillot est de ne pas discuter.

Ni même d’apparaître.

Lorsque le 26 août, nous observions le maire Rébérot se démener seul sur le terrain avec son projet de lotissement tandis que les conseillers municipaux étaient aux abonnés absents (sans doute, tous partis en vacances !), le seul pro-lotissement qui s’est manifesté et a défendu bec et ongles le projet du maire fut Didier Lhotte (qui n’est pas conseiller municipal et prétendait, à cette époque, ne pas savoir  où se situait la Trésorerie !).

Depuis la Saint-Jean d’été, notre association dénonce publiquement et régulièrement les méthodes antidémocratiques de Nicolas Rébérot :

·         plaintes à répétition, au risque d’importuner la hiérarchie ;
·         dénigrement à notre endroit ;
·         lancement de rumeurs contre certains de nos membres ;
·         mensonges ;
·         falsifications d’informations officielles ;
·         rétentions d’informations administratives …

On aurait pu s’attendre à ce que certains conseillers municipaux se manifestent, justifient leur position, défendent officiellement leur mentor (ou, qui sait, s’en démarquent ), bref, expriment un point de vue personnel …

Mais RIEN ! Pas une trace d’existence.

Nous avons eu l’occasion de le vérifier en réunion de conseil municipal aussi bien que dans le cahier de délibérations : ni question, ni objection, ni contestation d’aucune sorte, de leur part, sur quelque sujet que ce soit.

Vous appelez cela comment, vous ?

Maintenant, si l’association dérange, il est indispensable de rappeler que l'un des buts de l’ARLLE est de lutter contre les projets autoritaires de N.Rébérot.
Et non pas de  faire plaisir aux adeptes du bétonnage.

samedi 8 octobre 2011

Champ libre







Quand enfin il aperçut depuis son observatoire la moissonneuse dévorant la dernière récolte dans le dernier champ, un frisson parcourut sa colonne vertébrale depuis son bulbe rachidien jusqu’à l’extrémité de son coccyx.


Imaginez l’intense plaisir du falsificateur lorsqu’ il a pu observer, ce vendredi, du haut de sa bastide, la machine avalant le maïs à l’entrée de la rue du Marais Saint-Georges !


« Ventrebleu, par ma sainte dévotion, où ai-je donc fourré le grelot de Dame SEDA ? », s’écria-t-il ?


Homme lige : Dame, Dame, Dame, accourez et venez constater : le maïs est enfin récolté !

Dame SEDA : Bien, vassal, tu pourras baiser mon gant.

Homme : Or donc allez-vous derechef diligenter moult sondages et fort bons creusements ?

Dame : Du calme, Homme impatient. Qui mène le bal, chez vous, à Ressons-le-Long ?

Homme (un peu penaud) : Pardon, ma Dame : c’est vous !

Et c’est ainsi que nous pouvons vous annoncer le retour prochain des sœurs Cathe et Pillar aussi à l’aise dans le deuhahu1 que dans le unhahu1


(1) Zones définies dans le plan local d'urbanisme :
1AU : zone à urbaniser à vocation principale d'habitat à court et moyen terme,
2AU : zone à urbaniser à vocation principale d'habitat à long terme.


jeudi 6 octobre 2011

Les entretiens du professeur Nanar (4)






UN OS POUR LE CHIEN







Décidément, le professeur Nanar était encore d’humeur bien taquine ce mercredi matin ...





« Une femme disparaît », vous connaissez ?

Qui ça ? Non, je ne savais pas. Et je vous assure que je n’y suis pour rien ...

Eh, savez-vous qu’ici même, à Ressons donc, les disparitions ne sont pas rares et ce n’est pas du cinéma ... Encore, qu’à la réflexion, on pourrait voir ça comme ça ...

Bon, alors, ces disparitions ?

Oh, vous allez rire, à côté de la disparition de Miss Froy, c’est tout petit, petit, petit !

Un conseiller qui disparaît près d’un lavoir. Petit, certes, mais râblé, quand même. Et on ne l’a jamais revu. En photo, je veux dire.

Et des terres à blé qui fondent comme la neige au soleil. Sur le PLU, je veux dire.

Oui, mais là, vous exagérez : elles ne disparaissent pas vraiment : sous le béton, la terre à blé !

Si vous préférez ! Excusez l’emploi inadapté de ce mot.

Et ce document réclamé avec insistance et strictement interdit par un arrêté rédigé à la hâte, protégé par quatre gendarmes, qui réapparait au bout d’un mois comme une jonquille au printemps.

Vous devriez être content dans ce cas !

Attendez, ce n’est pas fini : ce que vous semblez ignorer, c’est que le document fourni était incomplet. On ne vous donne pas tout !

Je vois ...

Vous ne voyez rien du tout et pas plus loin que le bout de votre grand nez : ce matin d’un mercredi à l’heure où blanchit 1 ... Pardon, je m’écarte... Une feuille réapparaît.

Comme dans le film ?

Je croyais que vous ne connaissiez pas le film, espèce de farceur !

Vous voilà donc pleinement satisfait !

Oui, dans le sens où mes doutes se vérifient :
La feuille enfin livrée avait bel et bien été escamotée !

La médiocrité 2 de la copie (« des pixels disparaissent ») montre assez la volonté de cacher son contenu (« un os à ronger ? »).

Une autre idée m’effleure : une page pourrait bien en cacher une autre ...

Comme le train ?

Tout juste !

Celui qui siffle trois fois ?

Possible ! Ou l’arbre qui cache la forêt !...

A plus !
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1) Demain, dès l’aube ... V. Hugo.

2) Euphémisme taquin.