mercredi 30 novembre 2011

Vocabulaire (3)





LA VOIE DOUCE




Pour faire « passer » une médecine particulièrement infâme, et généralement totalement inefficace quand elle ne tuait pas tout bonnement son destinataire, les apothicaires enrobaient leur médication dans une fine pellicule d’or, à laquelle ils attribuaient de surcroit des vertus thérapeutiques !
Inutile de préciser l’incidence de cette pratique sur le prix de vente du produit. Quant au cheminement de la feuille d’or, il serait malséant d’en suivre le parcours.
Voilà donc l’origine d’une expression toujours en usage : « dorer la pilule ».

Seuls, les chocolats, de nos jours, sont encore présentés parfois de cette manière. Inutilement vu qu’ils sont excellents et qu’ils seront juste dévorés en premier.

Mais il est bien d’autres manières de « faire avaler la pilule », toutes inspirées par ce qui précède et qui ne nécessite qu’un peu d’imagination au départ. Après quoi, on répète à l’envi...

Ça ne coûte rien de se répéter. Et ça peut impressionner dans les chaumières ; ces gens de la campagne sont si frustes et si arriérés : « la voie douce » pour vous « balader », vous « promener » dans tous les sens du mot.

Cependant, « la voie douce » en question n’est jamais qu’un petit sentier inutile, tracé à la hache dans un petit bois extorqué à ses propriétaires, débouchant dans des terrains qu’il faudra prendre de force, remplaçant un large chemin vert existant depuis belle lurette et qui ne coûte pas une piastre à la commune.

Voie douce par la voie(x) forte, la voix de l’autorité en place. Méthode édifiante : votre terrain m’intéresse ; inutile de gueuler : nous avons l’aval du maire !

Dans « la Traversée de Paris », écoutez Gabin, jouant un personnage plus méprisable encore que son complice d’un soir, lui proposant de faire main basse sur le contenu de leurs valises et d’en partager le bénéfice :

Adieu, cochon de Jambier. Bonjour cochon de Grandgil !

Serions-nous aussi des « salauds de pauvres » ? 

A la Trésorerie, la voie douce existe déjà. N'y touchons pas !



dimanche 27 novembre 2011

Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone ...






Présentation des premières études et scénarios de l’aménagement de la Trésorerie.



  

Il aura fallu attendre une longue année, depuis la présentation du projet au conseil municipal, le 6 décembre 2010, pour qu’enfin Monsieur le Maire décide d’une réunion publique.
Le citoyen contribuable n’avait pas jusqu’à présent été invité à exprimer son opinion.

C’est donc le 12 décembre prochain qu’elle aura enfin lieu, cette première réunion, à 18 heures 30 à la salle Saint-Georges.

Tout – ou presque – a déjà été dit ou écrit sur ce blog :

·         Demandes non crédibles et invérifiables de bureaux,  de terrains à bâtir et d’habitations ;

·         Refus obstiné d’entendre la population quant à l’opportunité d’un tel projet ;

·         Incertitudes sur le périmètre et la superficie de la zone d’aménagement qui ne cesse de croître : passant de 2,8 hectares en 2005 à 7 hectares en 2011 sans explication ;

·         Présentation autoritaire de 4 scénarios également inacceptables.


Les propriétaires et les riverains de la zone n’apprendront probablement rien de plus que ce qu’ils ont pu découvrir avec effarement le 24 octobre dernier.
Mais les autres habitants, ainsi que nos amis extérieurs même indirectement concernés, pourront mesurer l’étendue du désastre préparé en secret et comprendre notre détermination à le combattre.

Bien qu’on ne soit pas invités pour donner notre avis, il ne faut pas laisser passer la chance (sic) de pouvoir l’exprimer !

vendredi 25 novembre 2011

Vocabulaire (2)







LA TRAME VERTE




Il y a comme ça des mots qui ne trompent pas. Tiens, ORANGE, par exemple. On a dit que le choix de ce mot était génial vu que ce fruit en a la couleur, l’odeur, la forme, le goût ...

Mais « TRAME VERTE », voilà une expression qui n’a pas la même franchise, c’est même une astuce pour vous faire prendre des vessies pour des lanternes, vocabulaire d’illusionniste, de la marchandise qui ne fait pas le poids marqué.

D’emblée, la couleur verte vous a séduit ? Normal, c’est la couleur « IN », à la mode, quoi : tout a été repeint en vert ces derniers temps ; lessive verte, moto verte, technologie verte ...

Le « greenwashing », comme on dit, vu que la mode est aussi au sabir exotique. Bref, si l’abattant de WC n’est pas vert, il ne sera pas confortable ...

« Trame verte » donc. Voyez plutôt le tour de passe-passe : dans l’état actuel, vous avez des bois, des prairies, des jardins, un grand et large chemin vous invite à la promenade.

C’est pas assez vert, tout ça ?

Sur les 7 hectares (70 0000 m2) confisqués, on va vous faire l’aumône d’un petit sentier (gravillonné ?) bordé de petits arbustes rabougris ; un petit bassin, un petit jet d’eau peut-être ? Un petit sentier pour aller du parking à la déchetterie ? Ou du parking mutualisé à l’hôtel de ville ?

Que deviennent la tourterelle, la mésange, le faisan, l’écureuil, l’abeille, le cheval que vos enfants admirent chaque jour en parcourant le petit chemin de la Trésorerie ?

Comme le tapis usé jusqu’à la trame, ce coin de verdure rétrécit comme une peau de chagrin.
De 7 hectares, que reste-t-il ? Un zeste, une excuse, des mots ...

La trame, quoi !

Et en plus, c’est vous qui payez ce qui est en train de se tramer.

Etonnant, non ?

mercredi 23 novembre 2011

L’affiche pas mal




La loi à nouveau bafouée à Ressons-le-Long





Après le Code de l’environnement, – voir notre article « Complaisance envers des délinquants de l’environnement » du 20 novembre dernier– c’est avec le Code général des collectivités territoriales que notre maire prend quelques libertés.

En effet, les vitrines officielles attendent depuis maintenant 9 jours l’affichage du compte rendu de la réunion du conseil municipal du 14 novembre dernier.

Or l’article L2121-25 du Code précité dispose que :
« Le compte rendu de la séance est affiché dans la huitaine. »

L’article ne précisant pas le lieu, notre maire l’a peut-être affiché sur la porte de son bureau !

A Ressons-le-Long l’information n’est pas portable, elle est quérable :

·         vous remplissez un formulaire, vous attendez un mois, puis vous saisissez la CADA.

La procédure démocratique, quoi ?

Cette photographie de la vitrine de la mairie a été prise mercredi 23 novembre juste avant la nuit. Nicolas Rébérot en a été témoin.


mardi 22 novembre 2011

Les entretiens du professeur Nanar (8)












Voilà comment le professeur Nanar a bien failli se fâcher avec un ami de 30 ans.




Alors qu’il était peinard, accoudé au coin du bar, en train de siroter son eau gazeuse, une voix puissante autant que familière le fit sursauter :

« Alors, vous avez vu le délire, prof ? »

On ne saurait formuler question plus vague, au train où vont aujourd’hui les évènements.
Mais l’homme revint à la charge :

« Z’allez pas me dire que c’est pas du délire : j’te supprime la route, j’te déplace la place, j’te déplace le monument, les tuyaux, j’te colle des arbres, des p’tits bancs pour la déco, le coup d’œil du propriétaire et me voilà avec une belle terrasse devant chez moi ... ‘l a oublié de descendre le lavoir. C’est couillon, ‘l aurait eu moins de boulot pour ouvrir la porte les jours où on fait des photos pour le bulletin... »

Le professeur Nanar horrifié par ces propos jugea qu’il était urgent de ramener son ami à la raison, de calmer son émotion :

« Vois comme tu es injuste Toni ... »

C’était évidemment maladroit et la remarque manquait terriblement de diplomatie.

« Je veux dire, » reprit-il, condescendant,  « que tu n’as pas tout à fait tort, mais tu oublies trop rapidement la chance que tu as d’habiter une commune dirigée par un maire exceptionnel ; chaque jour une idée plus brillante que celle de la veille, ne ménageant pas son temps, ne regardant jamais à la dépense, amoureux de son village, enfin, pas celui que tu connais, mais celui qu’il aperçoit dans ses visions...
Ses prédécesseurs ont bien sûr aussi eu des idées, mais aucun n’a su s’affranchir de l’urgence ; remettant à plus tard les projets clinquants, ils ont négligé les lavoirs, abandonné l’idée de coller des étiquettes à tous les coins de rues, de creuser une piscine olympique, d’assécher le marais pour faire une zone humide ...
Bref, ils n’ont pas osé. Trop destructeur, trop coûteux également, disaient-ils !
La belle excuse ! Ton maire, à toi, est-ce que ça l’arrête ?
Pis, je vais te dire : c’est pas toi qu’es moins intelligent que tous ces gars qui dirigent la commune qui es capable de critiquer ! »

Toni en resta bouche bée...

Puis, d’un seul coup, il abattit son gros poing velu sur le zinc que ça en fit trembler les verres et les flacons sur les étagères :
« Prof, » dit-il «  t’es qu’un salopard ; t’as bien failli m’avoir. Allez, amène-toi ; on va faire péter une bouteille d’Asti et Maria, elle va nous faire des pâtes à la carbonara ... »

Ben oui, il est comme ça Toni ; faut pas trop l’emmerder, mais il a un cœur gros comme ça. C’est un ami de 30 ans. Il va d’ailleurs bientôt en avoir 31, mais il en a déjà dans le cigare, comme on dit chez nous.
Et vous pouvez l’admirer, car, si vous m’en croyez, y en a qui à son âge ...

Bon, je ne vous ai rien dit ...


Cliquer sur l'image pour l'agrandir.


dimanche 20 novembre 2011

Complaisance envers des délinquants de l’environnement


Le Code de l’environnement bafoué


Monsieur Rébérot, Maire de Ressons-le-Long, passe probablement une bonne partie de son temps sur Légifrance, le site web officiel du gouvernement français pour la publication des textes légaux.


Il est fort probable que personne dans le village ne connaît mieux la loi que lui, pour preuve, la publicité qu’il a donnée à la convocation de la dernière réunion du conseil municipal du 14 novembre.

De publicité, … tiens, … parlons-en !

Monsieur Rébérot sait que la publicité extérieure est régie par le Code de l’environnement dans son livre cinq : prévention des pollutions, des risques et des nuisances.
Notre maire sait donc parfaitement que l’apposition de publicité sur les arbres1, les installations d’éclairage public, les équipements publics de circulation routière … et hors agglomération sont des interdictions absolues.

Nous sommes donc en droit de nous interroger sur la présence, à proximité de la mairie et de l’autre domicile du maire, place de la Fontaine, de ces panneaux qu’il n’a pu ne pas voir (en bas de page).

On connaissait Monsieur Rébérot beaucoup plus sourcilleux du respect de la loi.
Autoriser ou fermer les yeux sur la présence de ces panneaux n’est autre qu’un encouragement à la délinquance environnementale.
Il est vrai qu’à imaginer ses projets pour Ressons-le-Long, il nous apparaît clairement que l’environnement n’est pas sa priorité.

D’autre part, mais toujours dans le cadre du respect du Code de l’environnement, l’association attend toujours de nouveaux panneaux d’affichage d’opinion et associatif.
L’environnement doit s’accommoder du droit d’expression et de diffusion d’informations et d’idées !

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1 – Sanction pénale = amende de 7500(2) euros par panneau.

2 – Non, je n’ai pas mis de zéros de trop.






samedi 19 novembre 2011

CADA ter




Maire retors !



A Ressons-le-Long, la rétention d’informations, l’un des piliers de la gouvernance Rébérot, est érigée en grand art.

La dernière subtilité du maire consiste à refuser la communication d’un document, au prétexte qu’il n’est pas approuvé, puis de faire approuver ce document le lendemain.


Explications.

Dans le cadre du projet d’écoquartier de la Trésorerie, conformément au Code de l’urbanisme, l’aménageur concessionnaire (la SEDA) est censé fournir à la collectivité concédante (la commune de Ressons) avant le 30 juin, un compte rendu financier annuel1 de l’année précédente.

Le 1er novembre dernier, nous avons donc légitimement demandé la communication du compte rendu financier 2010.
Le 13 novembre - saviez-vous que le secrétariat de mairie fonctionnait le dimanche ! - , le maire a refusé cette communication (voir fac-similé en bas de page).

Et le lendemain, au cours d’une réunion de conseil convoquée en catimini, il faisait approuver ce compte rendu2 !

Etonnant, non ?3

Nous nous voyons donc contraints, une nouvelle fois, d’envoyer au chevet de monsieur le maire la Commission d’Accès aux Document Administratifs.

A ce niveau, ce n’est plus de rétention mais d'une véritable occlusion qu'il souffre.

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1 – Ce compte rendu présente un « bilan » prévisionnel global actualisé et un plan global de trésorerie actualisé.
En clair, il permet de savoir avec précision où en est le projet et combien nous allons payer l’année prochaine.
Ces informations intéressent tout particulièrement les Ressonnais, et contrairement à la pratique du maire, nous nous empresserons le les divulguer dès que nous en aurons connaissance.

2 – CRACL = Compte Rendu Annuel à la Collectivité Locale

3 – Pierre Desproges – La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède – 1982



jeudi 17 novembre 2011

Comment pouvoir assister aux réunions du conseil municipal de Ressons-le-Long quand on ne fait pas partie du premier cercle ?









Et là, le bulletin municipal est précieux : vous saurez tout, vos droits, vos devoirs, la concertation, la transparence, le souci du citoyen, le respect de l’opinion, le désir d’échange...




Lisez et partez rassurés !

« C’est le bonheur rangé dans une « armoire ! » »

Maintenant, passons à la réalité.

Il y avait lundi, 14 novembre bien de la lumière à l’Hôtel de ville. Les passants surpris étaient à mille lieues d’imaginer quelque réunion en catimini ; pour avoir consulté chaque jour la petite vitrine réservée aux grands projets comme aux petits faits divers, et comme rien n’avait paru, il était infiniment probable qu’on avait projeté de passer l’aspirateur, de changer les rideaux, ou encaustiquer le parquet ...

Des trucs comme ça, qu’on fait quand on n’a pas eu le temps dans la journée. Faut ce qui faut ...

Eh bien, vous avez tout faux : il y avait bien conseil ; quelques affaires en retard, des sujets controversés à aborder ... Comment éviter de se retrouver avec ces spectateurs indiscrets qui écoutent et qui enregistrent le moindre propos.
La dernière fois, ils étaient venus en groupe, c’était insupportable !

Facile : on ne prévient pas. Comme ça, on peut faire sa petite cuisine tranquillos. Plus fort encore : la réunion terminée, tu vas placarder la petite annonce au milieu de la nuit. Le tour est joué : le passant se dira qu’il aura mal vu, qu’il lui faut revoir son marchand de lunettes.

C’est d’ailleurs ce que suggère le maire quand on le taquine sur le sujet : « il fallait regarder la vitrine, madame ... »  écrit-il sur son interface moins virtuelle que l’annonce qui dérange ses plans.
Il ne précise pas non plus qu’il fallait se munir d’une lampe électrique, vu que l’annonce, elle est bien là, mais au petit matin, bien après la séance.

Et si tu veux consulter le compte-rendu, patiente un peu, mon gars : un ou deux mois, c’est vite passé.

Allez, va remplir une demande ... !

mardi 15 novembre 2011

Dureté foncière !









Dur, dur, est le jargon des urbanistes, … et pas toujours poétique.



C’est fou ce que la lecture de textes1, à priori abscons, peut enrichir le vocabulaire.




Après avoir été confrontés à la « dent creuse »2, nous voilà face à une autre maladie dont souffrirait la Trésorerie :
la « dureté foncière ».

Qu’est ce que la « dureté foncière » ?

C’est la résistance rencontrée par les décideurs dans l’acquisition des terrains convoités pour la réalisation de leurs projets contestés.
Ce qui signifie en clair le refus définitif des propriétaires de se laisser dépouiller, quand bien même le prix eût été décent...

Cette « dureté » est clairement perçue par la SEDA3 dès l’été 2009, qui mentionne dans son étude de faisabilité : « Les contacts avec les propriétaires font ressortir une nette opposition au projet des propriétaires résidant à Ressons-le-Long et des occupants […]. Aussi, les négociations risquent-elles d’être très tendues avec les habitants ».
Et la SEDA de conclure : « Une contestation affirmée des riverains quant aux atteintes à la propriété privée laisse augurer d’une négociation difficile, et de nombreuses observations aux registres d’enquêtes publiques. Les négociations devront donc de préférence être accompagnées d’outils incitatifs à la cession des terrains … (sic) […].
Le périmètre de projet mérite par conséquent d’être réétudié afin de mieux correspondre à la « dureté » foncière, et l’intérêt collectif réaffirmé dans le cas très probable où la mise en place d’une Déclaration d’Utilité Publique4 serait nécessaire pour parfaire la maîtrise du foncier. »

C’est donc en pleine connaissance des risques et contre la quasi-totalité des habitants de la Trésorerie que le maire Rébérot, approuvé par son conseil municipal unanime, a décidé tel Saint Georges terrassant le dragon, de bouter les propriétaires récalcitrants par expropriation.

Voilà comment , tout en essayant de convaincre l’opinion que cette dureté foncière est illégitime et contraire au civisme, monsieur Rébérot, fidèle à lui-même, a courageusement délégué tous les pouvoirs à la SEDA et signé sans publicité un traité de concession en mars 2010.

Assez curieusement, maintenant que la SEDA est l’aménageur concessionnaire, elle ne mentionne plus cette « dureté foncière » qui n’a pourtant pas molli.
Le compte rendu de la réunion (houleuse)5 qu’elle organisait le 24 octobre dernier n’en fait aucunement état !

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1 – Document programme de la procédure de passation d’un traité de concession d’aménagement d’une zone à vocation d’habitat sur le secteur de la Trésorerie à Ressons-le-Long – Décembre 2009

2 – Voir notre article du 9 novembre dernier : « Odontostomatologie rurale ».

3 –A cette époque, La SEDA n’avait pas encore été choisie en tant qu’aménageur.

4 – La Déclaration d’Utilité Publique (DUP) fait partie de la phase administrative de la procédure d’expropriation.

5 – Voir notre article du 25 octobre 2011 : « Scénarios catastrophe »


lundi 14 novembre 2011

Vocabulaire (1)








ESPACE DE RENCONTRE






C’est quoi ton âge ? T’as pas connu : autrefois, à la ville, il y avait plein d’endroits comme ça.
D’accord, c’est il y a bien longtemps ; ça s’appelait la Ruche, le Familistère, le Goulet, la Fraternelle ...
C’était des endroits où la mixité sociale avait pas encore un nom, mais Ginette rencontrait la femme de l’instit’, Marguerite aidait Léontine à ouvrir la porte, Mado demandait des nouvelles du petit dernier de la cousine du voisin de la sœur de ...

Ben non, on disait pas encore « espace de rencontre » : on se rencontrait, pis c’est tout.

Au village, y avait la même chose, en plus petit, forcément. Pas les Galeries Lafayette, forcément.
Juste une épicerie, genre celle de Josépha, tu vois ?
Et ça sentait le café, le pain chaud, la pomme, selon l’heure, l’arrivage, la saison. Ou bien le rôti de veau quand la porte était restée ouverte qui donne sur la cuisine et qu’il est près de midi.

[De tout, je te dis, il y avait de tout ; et quand on manquait un peu, vers les derniers jours du mois, pour le beurre ou la demi livre de pois cassés, y avait le livre, l’ardoise. T’étais un peu juste pour la grosse miche de pain : tu repartais avec un bâtard qu’avait pas trouvé demandeur...]

« Espace de rencontre » ! J’ai vu ça dans un document, même que rigoureusement mon maire m’a défendu de nommer ici.
Remarque, c’est précisé : pour les vieux, pardon, « les personnes âgées ».

Nuance !

Respect !

Les « personnes âgées » pourront donc se rencontrer. On respire ! Dans des endroits prévus, indiqués sur le plan, bien sûr.
Pas à l’épicerie, vu qu’elle a disparu.
Alors où ?
Pas à la sortie de l’école si tu veux pas avoir des ennuis ... Le parking n’est pas non plus un bon endroit, au milieu des échappements, du bruit, des aller et venues...
Encore que ...

Regarde la photo !

Pas trop loin non plus de la « résidence pour les  personnes âgées », où résideront tous ces êtres fatigués de vivre dans leur propre logement et rêvant d’aller là-bas finir leurs jours au milieu d’autres vieillards.

J’ai une idée, une fulgurance.
Ben oui, moi aussi je peux en avoir de temps à autre : tiens, ça pourrait être à la station service ; c’est encore là que t’as le plus de chance de rencontrer quelqu’un que tu connais, ou avec qui tu vas faire connaissance.
Sûr que tu devras pas trop t’attarder, c’est pas fait pour s’incruster et le mec au 4 x 4 qui te fait des appels de phare derrière toi, il va pas supporter longtemps ...

Bon, je vois que tu connais ...

Mais, je bavarde, je bavarde ; il est vrai que les espaces de rencontre, ça invite ...
La preuve, regarde le blog de l’association ; ça, c’est un espace de rencontre. Il y avait le Familistère, la Fraternelle... tu as le blog.

Etonnant, non ?

On s’informe, on s’instruit, on blague, on papote, on découvre, on échange ...

Tiens, j’en profite pour te faire montrer1 un « espace de rencontre » photographié récemment – je dirai pas où, ce serait mal.

Non, c’est pas une blague et ça fait froid dans le dos.

Dans le bas du dos ?

Oui, aussi ...

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1 – Brrr !




samedi 12 novembre 2011

Liberté (d’expression) chérie






La liberté d’expression est une des libertés fondamentales propre à toute véritable démocratie.


Son antithèse est la censure qui caractérise les régimes dictatoriaux.




L’affichage libre est le reflet de cette liberté.
Son nom officiel est « affichage d’opinion et publicité relative aux associations sans but lucratif ».
Il ne se confond pas avec l’affichage municipal.

Cet affichage libre doit respecter le Code de l’environnement, notamment son article R.581-3 qui dispose que :
« Les emplacements réservés […] doivent être disposés de telle sorte que tout point situé en agglomération se trouve à moins d’un kilomètre de l’un au moins d’entre eux. »

Alors, après avoir interrogé le maire Rébérot à ce sujet, nous nous interrogeons à notre tour à propos de cette liberté.
Les Ressonnais qui connaissent bien leur village pourront répondre sans hésiter :
« Où se trouvent ces panneaux et quelle distance devrez-vous parcourir pour pouvoir les consulter ? »


vendredi 11 novembre 2011

Les entretiens du professeur Nanar (7)



CATASTROPHISME


Y avait pas plus de 7 heures qu’on était mardi quand le carillon de la porte d’entrée le fit sursauter ...


Devant la mine affolée du visiteur, livide et mal rasé, visiblement fatigué, sa mauvaise humeur s’évanouit : Toni, encore lui, une méchante feuille de papier1 entre ses gros doigts aux ongles torturés par la terre et le ciment, restait sur le seuil ...


« Regarde, Prof’ ! J’ai pas dormi c’te nuit. On n’est p'us en sécurité. C’est marqué là, si vous voulez lire ! »

Le professeur Nanar intrigué parcourut consciencieusement le petit billet, recto, verso, en faisant de temps en temps des hum- hum bien impossibles à interpréter, rendit le document lourd de menaces, puis essuya ses lunettes pour se donner du temps ...

« Alors », dit-il enfin, « tu crains quoi ? »

- Ben, c’est marqué là : y a des cambrioleurs qui surveillent les maisons, des escrocs qui s’introduisent, qui... comment qu’il dit le papier ... qui ...

- Bon, tu veux dire : qui proposent leurs services pour nettoyer la mousse sur les toits, nettoyer les gouttières, traiter les charpentes, élaguer les arbres ... Tu sais que tu dois faire très attention aux branches qui trainent sur les fils et que ça pourrait te coûter cher !

Un peu interloqué, le Toni semblait chercher le sens de ces propos.

- Euh, oui, j’ dis pas. J’ voyais pas ça comme ça, mais t’as raison, Prof, si c’est des gars comme moi qui z’ont p’us d’ boulot, pis qui z’ont pas peur de bosser dur, pis qui te demandent pas la charité. Juste un peu de travail, de quoi bouffer, non, je dis pas ...

- Tu vois le problème, Toni, faut toujours réfléchir : des escrocs, c’est pas d’hier. Il y en aura toujours et il faudra toujours rester vigilant. Mais exploiter un évènement sans importance pour affoler la population, ça aussi, c’est vieux comme le monde. Chez nous, faudrait pas que ça soit le far-west avec le shérif qui surveille l’étranger qui passe, le soupçonne, le surveille, le menace, le traîne en justice ...

Allez, rentre chez toi et si tu crains pour tes petites pièces jaunes que tu économises pour acheter des jouets à ton gosse …

- Qu’est-ce que vous racontez ?

- Arrête, Toni : tu les laisses traîner sur le buffet de l’entrée dans un bol en bois. Je les vois à chaque fois. Ne les laisse pas en vue !
Pis, je vais te dire encore un truc : y en a qui sont plus gourmands que les amateurs de petites piécettes : j’en connais qui ont des vues sur ton petit lopin de terre. C’est des voraces. Alors préviens le maire ; il saura sûrement te protéger !

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1 - Voir ci-dessous les extraits du fac-similé.





mercredi 9 novembre 2011

Odontostomatologie rurale




A en croire l’autorité locale1, Ressons-le-Long aurait un problème dentaire. C’est ce dont veulent nous persuader le maire Rébérot et la SEDA.


Ressons-le-Long souffrirait, parait-il, de dents creuses.



Qu’est ce qu’une dent creuse ?

En termes d’urbanisme, c’est un espace urbain réduit non bâti situé entre deux zones bâties.
On3 appréciera au passage, le langage poétique des urbanistes et la connotation négative2 donnée à ces espaces libres !


A priori, nous considérons donc que cette définition « urbaine » ne s’applique pas à un petit village rural comme le nôtre.
L’évocation de « dent creuse » à propos de la Trésorerie, 60 000 mètres carrés situés en zone humide, agricole ou naturelle boisée est pour le moins fallacieuse.
Une véritable imposture !

Certes, en cherchant bien dans la partie agglomérée de la route départementale qui traverse Ressons-le-Long dans toute sa longueur, on3 pourrait dénicher quelques petites « dents creuses ». Certaines sont d’ailleurs des terrains à bâtir à vendre.
Mais leur remplissage n’est nullement obligatoire, même au regard du SCOT4.

Quant à l’argument esthétique, il ne tient pas la route.
L’irrégulier n’est pas forcément laid : les « dents du bonheur »  de Vanessa  Paradis n’ont fait qu’ajouter à son charme et ont probablement aidé Jane Birkin à  ensorceler Gainsbourg.

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1 – Voir : « Document programme de la procédure de passation d’un traité de concession d’aménagement d’une zone à vocation d’habitat sur le secteur de la Trésorerie à Ressons-le-Long » - Extrait en bas de page.

2 -  Le choix d’un terme péjoratif n’est pas innocent ; il suggère implicitement une disgrâce dont nous ne serions pas conscients et que le maire se voit contraint de corriger. Le sourire Colgate ?

3 - Le commun des mortels

4 - Schéma de cohérence territoriale



dimanche 6 novembre 2011

CADA bis



Deuxième dragée (voir notre article du 29 octobre dernier « L’effet CADA »).

Une fois n’a pas suffi !

Le maire Rébérot n’aurait toujours pas compris.
Ou plutôt si, il a parfaitement compris notre détermination à lutter contre son projet de transformation de notre joli village en hideuse petite ville.
Au point de retenir le plus longtemps possible les informations administratives officielles dont nous avons besoin, et ce, aux limites de la légalité.

Nous étions venus à la mairie, le 30 août dernier, pour consulter le traité de concession signé avec la SEDA.
Aujourd’hui, n’ayant toujours pas pu consulter un planning prévisionnel lisible de cette concession, nous sommes à nouveau contraints de saisir la commission d’accès aux documents administratifs.

La CADA saura-t-elle décrypter ce document illisible ?



Scrabble





Il y avait grand bruit hier soir dans l’appart’ de Toni ; les voisins incrédules imaginaient une dispute. Il est vrai que les cloisons sont bien minces dans ces lotissements où le loyer est nettement moins léger que l’isolant.




De la discussion à la dispute, la distance est également mince et pour celui qui souhaite se reposer, la différence n’est pas convaincante.

Bref, Toni avait vu arriver un peu plus tôt son pote Kant ...

Il faut que je vous dise que c’est un surnom, un sobriquet si vous préférez ; c’est pas qu’il soit un défenseur acharné de l’idéalisme transcendantal. Mais son goût pour la bière ...

Je n’insiste pas : ce mec, tu lui demandes l’heure, il te propose une mousse ; et l’heure, tu l’oublies ; tu vois pas le temps passer. C’est transcendantal ...

Bon, y en a qui préfèrent jouer au Monopoly. Toni, lui, c’est le Scrabble. Quant à Kant, du moment que la bière est fraîche et pas fillette unique ...

[…]

« J’ai C A L O M N I E » exulte Kant ; « double mot compte double, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10 et 11, fois 4, 44 ! »

« Et moi, j'ai  D I F A M A T I O N » lance Toni« scrabble et compte triple …»

- … Escroc, tricheur, fripouille, estampeur, vide-gousset : tu crois que je ne sais pas qu’il faut deux F ?

Dans un tel cas, le juge de paix, c’est le Larousse, mais de Larousse, par malheur, ils n’en avaient pas. Et le ton est monté :

Kant : Tu ne sais seulement pas ce que c’est que la diffamation ! »

Toni Môssieur Kant, je le sais beaucoup plus mieux que vous et je vais vous donner un exemple tout de suite et immédiatement : « si tu dis à tout le monde dans le café que Toni, il bat son chien et qu’il a pas le permis de conduire, c’est de la diffamation ! »

- Môssieur Toni, tu n’as rien compris vu que tout le monde il sait que t’as pas de chien et que t’as pas de bagnole. C’est juste une grosse ...

- Bon, alors, je te donne un autre exemple : si je connais quéqu’un qui publie des photos truquées et que je le raconte à tout le monde, c’est de la calomnie, ou de la diffamation ?...


Et les exemples n’en finissaient pas et les réponses ne le satisfaisaient pas, si bien qu’ils se quittèrent sans avoir vraiment accordé leurs points de vue, et sans abandonner leur arme fatale : la mauvaise foi.


Toni : « Ça fait rien, on m’aurait bien surpris si on m’avait dit ce matin que tu m’accuserais de battre ma femme et de conduire mon chien sans permis ! »


Méfiez vous de la bière !

vendredi 4 novembre 2011

Vibrations





Les statistiques de fréquentation du blog vous intéressent sans doute.


Voici donc le « TOP 10 » des 30 derniers jours.


Nos lecteurs et contributeurs sembleraient encore particulièrement sensibles à l’attitude des conseillers municipaux de Ressons-le-Long.

La question qui reste sur toutes les lèvres est de savoir à quelle fréquence de vibrations, ces derniers entreraient en résonnance ?


Et, comme d'hab', on clique sur l'image pour l'agrandir.



jeudi 3 novembre 2011

Des veaux, vous dis-je !






Lors de sa dernière réunion, qu’elle organisait avec les propriétaires et les riverains concernés par le périmètre d’étude de la zone « d’aménagement concerté » de la Trésorerie, la SEDA a eu l’imp(r)udence de projeter ce document au mépris de toute vérification.





Tollé général dans l’assemblée : «  De qui se moque-t-on ? »

- Pouvez-vous prouver ces informations Monsieur le Maire ?

- Il faut nous croire sur parole !

Cornegidouille, croire Monsieur Rébérot sur parole ! ?

Le maire de Ressons-le-Long continue donc à nous prendre pour des aurochs derniers nés !