vendredi 30 décembre 2011

Quiproquos ou malentendus ?








Alors que le petit chef de la fanfare de Gonerville1 franchissait la porte de l’estaminet qui fait face à l’Hôtel de ville, quelques habitués tournèrent machinalement la tête vers la porte d’entrée qui venait tout à coup leur rappeler le froid cuisant de cet après-midi d’hiver 2009.


Un amateur de Vittel-cassis installé à une table du fond vantait à ce moment les prouesses de son teckel à poil dur, moitié Teckel pour dire vrai, moitié Terrier irlandais.


«  Il est brillant, ça, c’est sûr ! »  disait son voisin en affichant une conviction criante de vérité !

Le petit chef s’imagina qu’on parlait de lui et remercia d’un demi-sourire en gage de reconnaissance...


Alors que le petit chef traversait la place du marché de Gonerville, une grosse dame marchandait pour son homme, quinquagénaire bien connu pour sa stature de géant, des chaussures de travail.

« C’est une chance de trouver ça ici », disait-elle. « Ça, c’est une sacrée pointure ! »

Le petit chef, malgré la forme un peu fruste du compliment, le prit pour lui et baissa les yeux avec une modestie parfaitement simulée...


Alors que le petit chef montait le petit escalier qui mène à la salle de réunion en faisant craquer, gémir, grincer, crisser les marches fatiguées, il entendit derrière la porte :

« Il est toujours aussi bruyant ! »

Le petit chef entendit « Brillant ! » et entra dans la pièce avec un grand sourire...


La suite ?

Je vous trouve bien naïfs de croire à cette histoire, totalement onirique : Il n’y a pas de fanfare municipale à Gonerville.


Et même pas le moindre projet de fanfare.


On vous le dirait !

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1 – Ce nom provient d’un tirage au hasard dans le sac de lettres du Scrabble, nos lecteurs ne pourront donc y trouver d’allusion à quoi que ce soit. (NDLR)

mercredi 28 décembre 2011

A armes inégales







Six mois déjà !




Le 24 juin 2011, l’assemblée générale constitutive portait l’Association Ressons-le-Long Environnement (ARLLE) sur les fonts baptismaux.


Le 28 juin, le blog de l’ARLLE était créé.



L’association attaquée dès sa naissance

Août 2011, le maire Rébérot – qui aujourd’hui encore n’a toujours pas reconnu officiellement l’association – porte sa première attaque contre nous : plainte déposée auprès de la Direction Départementale de la Protection des Populations.
L’association n’aurait pas – selon le premier magistrat de la commune - le statut d’organisme permettant à ses cotisants et donateurs de bénéficier de déductions fiscales.
Nous avons eu l’occasion de démontrer à la direction départementale précitée notre appartenance à la catégorie des organismes d’intérêt général, eu égard à notre principale activité de défense de l’environnement.

Puis, en septembre, l’association a été l’objet d’une plainte du maire déposée en gendarmerie pour dégradation de la voie publique.
Des adhérents de l’association, auraient, selon une rumeur émanant de la rue de l’Eglise, fait des « tags » hostiles aux bétonneurs, sur la chaussée.
Cette accusation n’a pas eu de suite pénale.

En octobre, vint ensuite la plainte pour diffamation concernant des articles, commentaires, photos et vidéos publiés sur le blog.
La gendarmerie n’a pu caractériser le délit.

Et ce n’est pas fini : aujourd’hui, le maire fait savoir à qui veut l’entendre qu’il est en train de dresser des procès verbaux pour porter plainte contre l’association pour délit de presse !

Il est évident que M. Rébérot juge intolérable l’existence d’une association et d’un blog qui  s’opposent avec raison à son projet mégalomaniaque d’urbanisation de la Trésorerie alors que notre préoccupation essentielle est la protection de l’environnement de Ressons le long.

L’association interdite d’accès aux documents administratifs de la commune

L’accès aux documents administratifs est un droit reconnu par la loi à toute personne physique ou morale qui en fait la demande.

Monsieur Rébérot en a décidé autrement : il considère que toute demande émanant d’un membre de l’association est abusive.
De ce fait, il n’y donne pas suite.

Par quatre reprises déjà, l’association a été amenée à saisir la commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour refus d’accès à la consultation de documents communaux.
Monsieur Rébérot prend le risque de mépriser l’avis de cette commission, ce qui va nous contraindre à la saisine du tribunal administratif en procédure contentieuse.
Bien entendu, si de notre côté les frais engagés dans ces procédures sont à la charge de l’association, du côté de monsieur le Maire, les frais d’avocats seront payés par les impôts des Ressonnais.

Manque de loyauté

Il est clair que M.Rébérot a tout intérêt à défendre bec et ongles son projet de lotissement. Sa position de maire ne l’autorise pas pour autant à museler toute opposition.

Le maire a voulu jusqu’à ce jour ignorer la condamnation de son projet, condamnation exprimée massivement par la pétition de novembre 2010 et confirmée  par la réunion publique du 12 décembre 2011.
Or une opposition aussi nette et massive ne peut être indéfiniment ignorée et méprisée.

Ouvrir le dialogue1

Il est donc plus que temps pour le maire d’enterrer la hache de guerre et de proposer une réelle concertation autour du projet contesté, à commencer par une consultation de toute la population ressonnaise sous forme d’un référendum2.

Nous pourrions participer à l’élaboration de la question à poser aux électeurs …

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1 –Sachant que Monsieur le Maire lit régulièrement notre blog, nous lui demandons de considérer ce paragraphe comme une demande officielle.

2 - Proposition faite par des participants à la réunion publique du 12 décembre 2011 pour laquelle le maire n’a pas opposé de refus. Le conseil municipal n’a plus qu’à en prendre la décision.

lundi 26 décembre 2011

Artifi … quoi ?



Artifice. Moyen trompeur et habile pour déguiser la vérité, subtilité captieuse.

Artificiel. Opposé au naturel. Factice, faux, imité, inventé …

Artificialisation. Changement d’affectation, souvent irréversible des milieux naturels, semi-naturels et ruraux, principalement aux dépens des terres agricoles.

Donc, l’un des nombreux problèmes posés par l’aménagement d’un lotissement à la campagne est celui de la destruction de terres naturelles et agricoles au profit d’une urbanisation dont la vision à court et moyen terme est souvent contestable.

Globalement, les impacts de l’artificialisation sont nombreux :

  •        Recul de la biodiversité ;
  •        Perte d’humus et de fertilité des terres ;
  •        Moindre capacité de rétention d’eau ;
  •        Aggravation des risques de catastrophes naturelles (érosion, dégradation des sols, coulées de boues, inondations …)
  •        Diminution du potentiel nourricier ;
  •        Fragmentation écologique des habitats naturels ;
  •        Dégradation qualitative des paysages ;
  •       

Jean-Pierre Balligand1 ne nous contredira pas, bien au contraire.
Il exprimait, il n’y a pas si longtemps ses craintes de voir disparaître irréversiblement des terres agricoles, commune par commune, de façon répétée et accumulée au cours du temps :
un patrimoine consommé pour un intérêt économique immédiat sans réflexion sur son utilité à moyen et long terme.

Notre combat contre l’urbanisation irraisonnée et irresponsable de la Trésorerie ne va pas dans un autre sens. C’est une action locale légitime et déterminée qui s’inscrit dans une problématique beaucoup plus large, régionale et nationale, de préservation, entre autres, des espaces nourriciers et naturels.

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1 – Jean-Pierre Balligand, président de la SÉDA – société avec laquelle la commune de Ressons-le-Long est en affaire – a questionné le gouvernement en tant que député en 2009 sur le problème que nous évoquons (Question écrite n° 58162)

samedi 24 décembre 2011

Intervention de Françoise Brin, ancien maire de Ressons-le-Long, au cours de la réunion publique du 12 décembre présentant le projet d'aménagement de la Trésorerie





Mesdames et Messieurs,
Chers Ressonnais,



Vous êtes venus nombreux assister à cette réunion publique.

Je me présente : ancien Maire de Ressons le Long ; quatre mandats, renouvelés à chaque élection.

Je viens vous faire part de mon désaccord personnel avec ce projet irréalisable d’écoquartier.

Il serait souhaitable de construire des pavillons individuels maîtrisés et choisis alors que de nombreuses « dents creuses » existent dans Ressons.

Pourquoi ce projet n’est pas recevable :

Quelle est l’utilité d’un écoquartier à la campagne, sur une zone de champs en culture, naturelle dans sa diversité : faune, flore, pâturage, zone humide ?

Il supprime des hectares de terre agricole en culture, en contradiction avec le Grenelle de l’environnement ;

Il prive des habitants du village de leur propriétés privées : jardin, voies, chemin privé attenant même à leur résidence principale ;

Il détruit leur environnement direct et leur tranquillité : projet de zone de stockage de déchets devant chez eux ; voie au pied de chez eux, circulation ;

Il fait perdre la valeur patrimoniale de leurs biens ;

Circulation importante dans le village ;

Manque de structures adaptées à une population non rurale : services, santé, sécurité, commerces, emplois ...

Destruction de l’environnement, du paysage, de la vallée, alors que de nombreux logements sont vacants, que des maisons et des terrains sont à vendre.

Je vous recommande d’être vigilants au cours de l’enquête publique.

jeudi 22 décembre 2011

Impertinence pour impertinence




Sans doute vexé par le problème niveau certif d’Edgard, le professeur Nanar a retrouvé ses réflexes de l’époque à laquelle il était en activité.

Voilà de quoi vous occuper jusqu’au réveillon de Noël.

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Le poids des mots,

la légèreté des idées.


Si à brûle pourpoint, sans préambule donc, je vous déclare :

« On ne construit pas des maisons sur la route ! », votre réaction sera à la hauteur de la banalité du propos :

« Holà, l’ami ! C’est une évidence. Tu enfonces des portes ouvertes. »

Evidemment, tout le monde le sait : c’est une LAPALISSADE.

Lapalissade, sans aucun doute, mais retenez ce point capital : si vous n’êtes pas ébloui par la hauteur de la réflexion, vous tenez le fait pour évident.

Je vais y revenir.

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Dans le cas où un projet de lotissement discutable – mais jusqu’à présent non discuté –

·         ferait disparaître à jamais un paysage plaisant, des terres nourricières, des jardins qui offrent à leurs propriétaires des joies simples,

·         tuerait la flore et la faune locale (non protégées, paraît-il),

·         modifierait profondément une ruralité appréciée par ses résidents,

·         endetterait lourdement la commune pour de longues années après le départ du premier magistrat qui l’a initié...

l’évidence de la phrase en question devient une porte dérobée destinée à vous faire accepter l’idée perverse que

puisqu’on ne peut pas construire sur la route, on est bien obligé de construire des baraques dans les champs et vos jardins.

Ce n’est plus une lapalissade, mais un SOPHISME

Après quoi, il ne reste plus qu’à le diffuser sur tous les supports dont on a la jouissance et le monopole, le crier au micro, le décliner sous des variantes pittoresques, le recommander à son staff, le marteler, en faire un leitmotiv, un slogan :

·         on ne construit pas sur la route 

·         on ne construit pas dans le ciel 

·         on ne construit pas sur l’eau 

·         on ne construit pas dans les nuages ...

C’est ce qu’on appelle un ELEMENT DE LANGAGE.

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Exercices, sur un cahier propre :

1 - Cherchez des exemples qui mettent en défaut les affirmations ci-dessus.

2 - En observant les documents authentiques présentés sur votre blog, trouvez :

·         Un chemin qui a changé de place ;
·         Une zone très humide prévue pour les constructions.

3 - Comment traduisez-vous skyscraper. Qui vous dit que l’idée n’a pas encore germé sous le toit de l’Hôtel de Ville ?

4 - Cherchez des exemples de sophismes.

5 - Essayer d’imaginer l’état d’esprit de la poule à qui le père François vient de déclarer : « on fait pas des omelettes sans casser des œufs ! »

Par contre, je ne vous conseille pas d’écrire : on ne construit pas au Cleux.

Toute vérité n’est pas bonne à dire.

mardi 20 décembre 2011

Mathématiques impertinentes




Edgard ne pouvait plus se retenir.


Depuis le mois d’août il lisait le blog de l’ARLLE avec fidélité et délice.


Brutalement, il décida de reprendre contact avec son vieux compère Nanar dont il avait reconnu le style littéraire.

Ils étaient d’anciens collègues du lycée et s’étaient perdus de vue pour cause de retraite.

Entre eux, cela n’avait pas toujours été le grand amour, et pas seulement pour la couleur de leurs blouses.

Autant Nanar était à l’aise avec les lettres qu’Edgard l’était avec les chiffres, et ils se chipotaient, à l’époque, régulièrement à ce sujet.

« Nanar, vieux débris, sauras-tu résoudre ce petit problème de niveau certif 1 ?

A partir du document joint 2, calcule la superficie des zones agricoles de ton patelin-le-long ?

Allez, j’vais te mettre sur la voie :
zones urbaines + zones à urbaniser + zones agricoles + zones naturelles et forestières = Total général.

Pour l’ordre de grandeur, voici un petit tuyau supplémentaire : au POS de 1983, le résultat était 826 ha.

Question subsidiaire : explique comment ton maire il fait pour trouver 1016 hectares en 2000 qu’il affiche sur le site ouaibe de sa mairie ! (question niveau collège) »



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1 - Le certificat d'études primaires était un diplôme sanctionnant la fin de l'enseignement primaire élémentaire en France et attestant ainsi l'acquisition des connaissances de base (écriture, lecture, calcul, histoire-géographie, sciences appliquées).
Il a été officiellement supprimé en 1989.

2 - Rapport de présentation du plan local d’urbanisme de Ressons-le-Long – 2005 – Page 67 – Fac similé ci-dessous.



samedi 17 décembre 2011

Toni apporte sa petite pierre




Le coup de la pissotière dans son jardin1, ça l’avait drôlement bousculé, le Toni.



L’arrivait pas à chasser l’image, y pensait en se rasant, en travaillant, et même en allant ...


L’avait même lâché un parpaing sur ses godasses, en apercevant un chien qui levait la patte.

Le professeur Nanar lui avait bien expliqué que la pissotière, c’était une image, une allusion à une métaphore que tout le monde connaît2: le bouton du mandarin3.

« En somme », dit Toni4, « tu veux dire que la pissotière, c’est le lotissement, et mon jardin, c’est ... »

« Ben voilà », dit Nanar, « tu m’as compris, et tu peux continuer, pour le moment, à respirer tes roses ».

Toni ne réapparut que le samedi suivant.
Il entra chez Nanar avec un air de conspirateur :

« Vous savez comment c’est, où je bosse, Prof !
Alors, j’ai emprunté ça au gamin de la voisine qui m’a montré où il faut qu’on appuie et pas bouger. »

Et il sortit d’un sac en plastique un vieux Minolta qui avait dû être blanc dans des temps très anciens.

« Le carreau », dit Toni, « il est un peu rayé. Pis un peu cassé en haut, mais Kévin – c’est le propriétaire de la merveille en question – il a dit que ça ne fait rien pour les photos.
Si tu pouvais  transférer ça  vu que t’as la machine qu’il faut ? Bien sûr, tu dis pas où tu les a eues, vu que je perdrais sûrement mon boulot. Mon patron me foutrait à la porte ; déjà qu’il a du mal à nous payer au chantier ... »

Effectivement, même sur le mauvais écran, il était clair que ces baraques alignées en rang d’Oignon5 et sans style n’avaient pas grand-chose à voir avec le panneau publicitaire géant planté à l’entrée du village.

« Faut qu’tu montres ça à ton ami qui s’occupe du blog, Prof !
Pour eux, c’est plié, hein !
Mais à Ressons, faut qu’ils voient comment c’est avant qu’il soit trop tard. Z’ont pas beaucoup de temps pour se mettre à l’abri d’un cauchemar comme ça ! »

Le professeur Nanar a tenu parole : il a transmis. C’est pas du travail de pro, c’est sûr, mais on voit bien quand même.

Sauf les aveugles, bien entendu !

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1 – Voir Le dernier entretien du professeur Nanar (10)

2 – Quel ringard ce professeur Nanar qui ne sait pas encore que la mode est à la médiocrité intellectuelle ! (NDLR)

3 - Le terme de "bouton" est souvent utilisé pour renforcer la désinvolture avec laquelle pourrait s'accomplir un meurtre avec impunité garantie.

4 – Balèze, le coup de la métaphore. Ce qui nous porte à croire que Toni a été élève ou disciple du professeur Nanar (NDLR).


5 - Cet homme, maître de cérémonie aux Etats Généraux de Blois en 1576, de son nom complet Artus de La Fontaine Solaro, baron d'Oignon et seigneur de Vaumoise, travailla sous l'égide de quatre rois à partir d’Henri II. Il avait pour rôle d'attribuer à chaque député son rang protocolaire et, en fonction de celui-ci, sa place... ce que certains d'entre eux n'appréciaient pas, se considérant ironiquement comme "placés en rangs d'Oignon"...
Cela expliquerait plus commodément le sens de notre expression au début du XVIIème siècle : à cette époque, se mettre en rang d'oignon ne signifiait pas simplement se mettre sur une même file, mais s'inviter à une réunion à laquelle on n'est pas convié ...












jeudi 15 décembre 2011

C’est de bonne guerre !








C’est comme au festival d’Avignon, il y a le « IN » et le « OFF ».




A Ressons-le-Long, le 12 décembre au soir, c’était l’un après l’autre. Après la salle Saint-Georges, la rue de l’Eglise.

Les esprits étaient tellement échauffés qu’une petite discussion à la fraîche s’avérait profitable pour faire baisser la tension avant de regagner ses pénates et déguster calmement une pizza devant l’ancêtre d’internet.

Et l’on put surprendre quelques discussions intéressantes entre protagonistes de bords différents, telle celle-ci.

« Dis donc, Didier1, tu trouves ça normal, que le maire n’ait pas affiché la dernière réunion du conseil municipal ? »

- J’ai reçu ma convocation à temps !

- J’ te parle pas de ta convoc’, j’ te parle de l’affichage dans les vitrines !

- Euh, non j’savais pas !

- Et que Rébérot nous fasse des difficultés pas possibles pour consulter les documents de la commune ?

- Au final, vous les avez eus !

- Eh non, pas encore, on attend toujours le planning prévisionnel de la SEDA, et ce depuis le mois d’août et malgré l’avis favorable de la CADA !

- C’est de bonne guerre !


C’est bien ce que nous craignions, Rébérot a déclaré la guerre !

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1 – NDLR : nous avons changé le prénom pour ne pas causer de tort à sa famille.

mercredi 14 décembre 2011

Dialogue de sourds (2)





Il devient de plus en plus difficile pour certains conseillers municipaux de Ressons-le-Long d’afficher leur accord avec le maire, ses méthodes et son projet de lotissement à la Trésorerie.

Lundi soir, les quelques conseillers présents à la réunion publique avaient bien pris soin de se faire tout petits, la plupart au fond de la salle ou dans l’antichambre.

On ne les entendit guère, à l’exception d’un seul, Bertrand Pointier qui, avec un lyrisme cachant mal l’indigence de sa pensée, invectiva vertement l’assemblée d’un tonitruant :

« Vous n’êtes pas la population ! »

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Pour lire l'article publié dans l'Union ce jour, suivre le lien :


http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/ecoquartier-le-dialogue-de-sourds

Les entretiens du professeur Nanar (10)





Quand le professeur Nanar atteignit la place de la Fontaine ce lundi 12 décembre dans une nuit étoilée, il reconnut derrière lui le bruit familier d’un engin antédiluvien.


Toni arrêta sa monture en arrivant à sa hauteur :


« Alors, Prof, c’était comment ? »

Il n’avait pas lui-même eu la possibilité d’assister à la « confrontation » à cause d’un chantier situé comme toujours à des kilomètres de là. « A perpète», précisa t-il !

Et perpète, c’est loin, surtout à Mobylette.

Le professeur Nanar n’avait pas tellement envie de s’étendre sur le sujet. D’autres le feront...

« Bruyant », souffla-t-il, laconique.

- Brillant ? Hum, tu me chambres, Prof !

« BRUYANT, j’ai dit », rectifia Nanar en jetant un coup d’œil appuyé sur le 49,9 vénérable, « Bruyant ! »

Toni coupa le moteur de la bleue à regret à cause de la perspective d’un redémarrage laborieux.

- Explique Prof, fais pas ta mauvaise tête.

- Ben, c’est qu’on nous a montré un combat truqué : un combat entre un poids lourd et un poids léger !

- Alors là, tu le fais exprès : je te cause pas de la salle Wagram, mais de la Singeorges.

- Oui, je sais, c’est une image ; je faisais allusion au micro tonitruant luttant contre un micro aphone.

« Ça, c’est une belle métaphore », dit Toni. « Ben alors, quoi qu’il disait le tonitruant ? »

- Oh, il parlait, parlait, parlait. Et fort pour couvrir la voix de l’opposition. Et longtemps pour retarder coûte que coûte la question qui allait suivre celle à laquelle il n’avait pas répondu. Pérorant, répondant à côté du sujet, intarissable sur le hors piste, feignant d’ignorer les protestations et n’envisageant pas une seconde l’intérêt d’entendre l’opinion des administrés-contribuables qui l’ont élu en s’imaginant choisir leur représentant ...

« Ouais, mais », dit Toni, « et le Séda, quoi qu’il dit ? »

- La SEDA ? Ben, elle dit que c’est pour ton bien que travaillent ses salariés ; que tu peux pas comprendre le mal qu’ils se donnent pour t’assurer un avenir radieux que tu peux pas imaginer tellement que t’es pas promoteur mais eux, ben oui.
Et pis aussi que tu te goures quand tu veux sauver les oiseaux, les insectes, les plantes de ton coin. C’est pas protégé, qu’ils ont dit. Alors, on peut foutre tout ça en l’air.

- Ben merde alors ! Ça, je vais le raconter à Maria ... Au fait, et les copains du p’tit, ils en pensent quoi ?

- Bah, tu les connais : ils rigolent entre eux, signent sans lire, sont contents comme ça ; tu sais où ils crèchent, alors sont pas concernés : on ferait une pissotière publique dans ta cour que ça les gênerait pas le moins du monde. Juste là pour la déco. Tu t’inquiètes de la réduction des terres agricoles ? Te balancent la vanne imparable : « Ben oui, on construit pas des maisons dans le ciel »
Imparable, je te dis.

- T’as raison, Prof, c’est du lourd ! Après ça, on peut tirer l’échelle !


mardi 13 décembre 2011

Nouvelle CADA strophe





DEMANDES ABUSIVES



Il nous faut remonter au 31 août dernier, le jour où des membres du conseil d’administration de l’ARLLE ont eu la mauvaise idée de vouloir consulter à l’Hôtel de Ville de Ressons-le-Long, un document d’apparence anodine : « le traité de concession signé avec la SEDA », pour trouver l’origine de cette affaire.

Après de multiples péripéties :
·         quatre gendarmes venus nous déloger,
·         planning prévisionnel envolé,
·         puis miraculeusement retrouvé,
·         mais devenu illisible après passage au scanner ...,
nous avons été contraints de saisir la CADA1.

Et la CADA nous a donné une nouvelle fois raison – (voir le fac-similé ci-dessous.)

Le bras de fer avec Rébérot n’est sans doute pas terminé.
Ses intentions sont claires : ne plus nous donner accès aux documents administratifs au motif que nos demandes sont ABUSIVES, rien de moins !
C’est la raison qu’il a trouvée bonne à invoquer auprès de la commission d’accès aux documents administratifs.

Nous n’en sommes plus à de la simple rétention d’informations, mais à de l’ostracisme délibéré à notre encontre.

Nos adhérents et sympathisants apprécieront !

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1 – Article « Cada bis » du 6 novembre 2011
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lundi 12 décembre 2011

Quartier poubelle ?





Un individu encore non identifié a jeté ce matin sur la voie publique, dans la rue du Marais Saint-Georges, un substantiel paquet de copies de l’invitation distribuée par l’ARLLE la semaine dernière (invitation à la séance publique du 12/12/2011 concernant le projet très contesté de lotissement dans le secteur de la Trésorerie).



Geste non revendiqué et sur lequel nous ne possédons que des indices très minces ; ainsi, nous nous autorisons à penser :

·         qu’il s’agit d’un individu ayant un libre accès gratuit à du matériel de reprographie en dehors des heures de bureau ;

·         qu’il lui est aisé de distraire, sans être poursuivi, une bonne centaine de feuilles de papier A4 ;

·         qu’il n’est peut-être pas très malin car il a oublié un détail que nous ne révèlerons pas ici ;

·         que le but recherché n’est probablement pas la diffusion d’une information utile ...

Il est évident que ces éléments ne nous livrent aucune piste. Si encore quelques fautes d’orthographe et de syntaxe permettaient d’orienter nos recherches ...

dimanche 11 décembre 2011

NOUS SOMMES TOUS CONCERNÉS







NOUS SOMMES TOUS CONCERNÉS




Ressonnais de la Vache Noire, Montois, Cheneux, Centre Bourg, Mainville, Gorgny, Pontarcher, La Montagne ...




La pétition massivement approuvée en 2010 réclamant l’abandon total et définitif du projet d’urbanisation de la Trésorerie a été totalement et volontairement ignorée.

Rappel :

·         sur des terrains privés, concédés sans l’accord des propriétaires à un aménageur, sont prévus :
·         80 logements, c'est-à-dire 200 personnes de plus dans le village ; comptez 120 véhicules en circulation augmentant les nuisances en tous genres : pollution, bruit, difficultés de déplacement, accidents etc...

Ce projet entraînerait, entre autres :

·         La destruction d’un écosystème à préserver.
·         La disparition de terres agricoles qui manqueront dans un proche avenir.
·         La dévalorisation des propriétés bien au-delà du secteur de la Trésorerie.
·         ...

Et notre village perdrait à jamais, et son caractère rural, et sa qualité de vie.

Notre village n’offre aucun emploi, pas de services, pas de commerces. La réalisation de ce projet n’en amènerait pas davantage.

v  Nous comptons sur la présence de tous les habitants pour prendre connaissance de l’inopportunité et de la démesure du projet.

v  Rendez vous le 12 décembre 2011 à 18 heures 30 à la Salle Saint-Georges (réunion publique).


ARLLE  22, rue du Marais Saint Georges
RESSONS LE LONG
Téléphone : 06 07 38 40 19

jeudi 8 décembre 2011

Allez Nico, encore un p'tit air de pipeau !










Il ne nous déplaît pas de déplaire à ceux et celles qui outragent la démocratie, ainsi qu’à leurs complices.
Et nous continuerons autant que nécessaire, à jouer au poil à démogratter.









Le nez de Nicolas Rébérot s’est encore allongé le jour où il a écrit en rouge dans son journal de propagande municipale de novembre 2011 :

«  […] Les comptes rendus [des réunions de conseil municipal] sont sur le site internet de la commune. Dès leur approbation. »

Quand on sait les péripéties relatives à la publication de la réunion du 14 novembre dernier, on peut affirmer que Rébérot se fout de ses concitoyens.

En attendant, essayez donc de trouver trace sur le site officiel de la commune de Ressons-le-Long de réunions du conseil municipal qui se seraient déroulées entre le 19 mars 2009 et le 3 septembre 2009. (En juin peut-être ?)


Y aurait-il encore des informations à cacher aux administrés-contribuables ressonnais ?

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Illustration du haut : Pinocchio par Enrico Mazzanti – 1883




mercredi 7 décembre 2011

Les entretiens du professeur Nanar (9)





DES CHIFFRES ET DES LETTRES





L’Angélus sonnant midi, le professeur Nanar se rendit chez Maria pour lui annoncer la bonne nouvelle, l’arrivée du Beaujolais nouveau. On le poussa autoritairement vers la grande salle pleine de joyeux drilles qui n’avaient apparemment pas attendu l’arrivée du nouveau cru ...

« Je dérange », dit Nanar...

- Prof, vous ne voudriez pas des fois faire un affront à mes parents ?

« Je dérange », dit encore le professeur Nanar en apercevant sur la grande table de chêne sombre, au milieu des verres, le jeu abandonné.

Mais en disant ces mots, il ne détachait pas ses yeux de ce jeu auquel il avait consacré tant de moments alors qu’il était jeune, Il y a bien longtemps, quand on disait encore « le mot le plus long » au lieu de « des chiffres et des lettres »...

Machinalement, il essayait mentalement des assemblages, mais il aurait fallu du temps, moins de pression, de regards amusés, pour traiter ce redoutable alignement :

E P C O T N E N I M E C

- Alors Prof, tu as peur de te mesurer avec mes invités ?

Ramené à la réalité, pris au piège, mais encouragé par les applaudissements, le professeur Nanar rapproche son siège, pose sa casquette sur ses genoux et tousse pour se donner contenance :

« J’ai dans l’idée que vous avez déjà trouvé pas mal d’idées ! Si on faisait un p’tit   tour de table ? »

- Moi, j’ai : C O M T E.

- Et moi, j’ai : C O M P T E !

-Voleur, copieur, tricheur, gibier de potence ! crie Maria qui n’avait pas vu arriver le coup !

- P O T E N C E, crie son voisin. « Oui, je prends ! »

- I M P O T E N C E, rétorque Maria, fière d’avoir vengé son honneur.

- C’est déloyal, tu devrais faire P E N I T E N C E, dit Toni.

On s’esclaffe, on félicite le farceur. On lève le verre en son honneur ...

Le petit garçon de Toni lève le doigt pour attirer un peu l’attention :

« Moi, z’ai C O M P T I N E », dit-il en zézayant à cause de cette dent de lait qu’il a laissée ce matin sous l’oreiller...

Quand l’enfant paraît, le cercle de famille applaudit à grands cris !...

Le professeur Nanar attendit que les vivats se soient apaisés pour poser à l’assemblée étonnée cette question sans rapport visible avec le jeu entrepris :

« Connaissez-vous le principe de Peter ? …

… Figurez-vous que cette théorie inlassablement vérifiée vous ouvrirait les yeux non seulement sur certains problèmes qui vous préoccupent depuis un certain temps, mais vous permettrait au passage, cerise sur le gâteau, d’employer la totalité des lettres placées sur ce pupitre ! »

Devant l’incrédulité des invités et pressé de se justifier, Nanar certifia qu’il allait donner la réponse.

« Mais auparavant », dit-il, « laissez-moi vous énoncer le Principe de Peter » :

Dans une hiérarchie, toute personne finit par atteindre son niveau d’incompétence.
De ce principe de Peter découlent deux corollaires :

·         Plus le temps passe, plus grande est la proportion de postes occupés par des incompétents.

·         Tout travail utile est réalisé par des personnes qui n’ont pas encore atteint leur niveau d’incompétence ...

Et au milieu du silence étonné, le professeur Nanar renversa les lettres sur la table, puis, lettre après lettre, apparut la solution du jeu et la cause des problèmes :


I  N  C  O  M  P  E  T  E  N  C  E