samedi 17 décembre 2011

Toni apporte sa petite pierre




Le coup de la pissotière dans son jardin1, ça l’avait drôlement bousculé, le Toni.



L’arrivait pas à chasser l’image, y pensait en se rasant, en travaillant, et même en allant ...


L’avait même lâché un parpaing sur ses godasses, en apercevant un chien qui levait la patte.

Le professeur Nanar lui avait bien expliqué que la pissotière, c’était une image, une allusion à une métaphore que tout le monde connaît2: le bouton du mandarin3.

« En somme », dit Toni4, « tu veux dire que la pissotière, c’est le lotissement, et mon jardin, c’est ... »

« Ben voilà », dit Nanar, « tu m’as compris, et tu peux continuer, pour le moment, à respirer tes roses ».

Toni ne réapparut que le samedi suivant.
Il entra chez Nanar avec un air de conspirateur :

« Vous savez comment c’est, où je bosse, Prof !
Alors, j’ai emprunté ça au gamin de la voisine qui m’a montré où il faut qu’on appuie et pas bouger. »

Et il sortit d’un sac en plastique un vieux Minolta qui avait dû être blanc dans des temps très anciens.

« Le carreau », dit Toni, « il est un peu rayé. Pis un peu cassé en haut, mais Kévin – c’est le propriétaire de la merveille en question – il a dit que ça ne fait rien pour les photos.
Si tu pouvais  transférer ça  vu que t’as la machine qu’il faut ? Bien sûr, tu dis pas où tu les a eues, vu que je perdrais sûrement mon boulot. Mon patron me foutrait à la porte ; déjà qu’il a du mal à nous payer au chantier ... »

Effectivement, même sur le mauvais écran, il était clair que ces baraques alignées en rang d’Oignon5 et sans style n’avaient pas grand-chose à voir avec le panneau publicitaire géant planté à l’entrée du village.

« Faut qu’tu montres ça à ton ami qui s’occupe du blog, Prof !
Pour eux, c’est plié, hein !
Mais à Ressons, faut qu’ils voient comment c’est avant qu’il soit trop tard. Z’ont pas beaucoup de temps pour se mettre à l’abri d’un cauchemar comme ça ! »

Le professeur Nanar a tenu parole : il a transmis. C’est pas du travail de pro, c’est sûr, mais on voit bien quand même.

Sauf les aveugles, bien entendu !

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1 – Voir Le dernier entretien du professeur Nanar (10)

2 – Quel ringard ce professeur Nanar qui ne sait pas encore que la mode est à la médiocrité intellectuelle ! (NDLR)

3 - Le terme de "bouton" est souvent utilisé pour renforcer la désinvolture avec laquelle pourrait s'accomplir un meurtre avec impunité garantie.

4 – Balèze, le coup de la métaphore. Ce qui nous porte à croire que Toni a été élève ou disciple du professeur Nanar (NDLR).


5 - Cet homme, maître de cérémonie aux Etats Généraux de Blois en 1576, de son nom complet Artus de La Fontaine Solaro, baron d'Oignon et seigneur de Vaumoise, travailla sous l'égide de quatre rois à partir d’Henri II. Il avait pour rôle d'attribuer à chaque député son rang protocolaire et, en fonction de celui-ci, sa place... ce que certains d'entre eux n'appréciaient pas, se considérant ironiquement comme "placés en rangs d'Oignon"...
Cela expliquerait plus commodément le sens de notre expression au début du XVIIème siècle : à cette époque, se mettre en rang d'oignon ne signifiait pas simplement se mettre sur une même file, mais s'inviter à une réunion à laquelle on n'est pas convié ...












13 commentaires:

  1. C'est pas grave si c'est moche, du moment que ça donne du boulot aux gens pour les construire et dans 20 ans, du boulot à d'autres pour les démolir.

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  2. Tout est permis quand les décideurs habitent loin de la zone concernée.
    C'est le cas à Ressons.
    Aucun élu ne demeure à la Trésorerie.

    Il y en a même, qui, ne supportant pas un tout petit projet de construction ( 2 ou 3 pavillons ) dans leur coin, trouvent tout à fait normal de nous infliger, à nous, 95 logements, rien que ça !

    Sim Simon

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  3. Revenons sur la question si bien reprise dans le dernier article de l'Union : il est inacceptable d'imaginer construire sur des terrains qui n'appartiennent pas `a la commune.

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  4. ..." Par exemple, les élections locales offrent l'occasion au travers des projets présentés par les candidats d'apprendre qu'un projet pourrait transformer votre verger en terrain de football ou en zone commerciale."

    http://www.linternaute.com/argent/immobilier/conseils/comment-gerer-une-expropriation.shtml

    Qui a vu une information concernant l'éco quartier dans la profession de foi Rébérot en 2008 ?




    Vous avez vu une informatuon

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  5. "Vente des terrains viabilisés : 2 479 000 € (74 %)"
    d'après le bulletin de décembre sur le site de l'hôtel de ville de Ressons.

    Prix d'achat de ces terrains expropriés ? viabilisation ?

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  6. Le comble du cynisme ( et de l'arrogance ):
    oser afficher le montant du produit de la vente des terrains confisqués à leurs propriétaires et passer sous silence le prix dérisoire octroyé lors de l'expropriation.
    Donc se glorifier de faire des affaires sur le dos des habitants dépouillés de leurs biens.
    Lajane

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  7. Et qui va tirer le meilleur profit de ce beau montage ?
    De toute évidence, puisque la Seda s'occupe de tout ( achat à bas prix, construction, vente des maisons et des terrains viabilisés ),c'est la Seda qui tire grand profit de cette belle opération.
    Retombées insignifiantes pour la commune sous forme d'impôts ( à condition que les nouveaux habitants soient imposables ) et de taxe d'assainissement.
    C'est cela la gestion Rébérot.

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  8. Et à condition que 80 familles aient envie d'habiter un HLM horizontal.

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  9. Début des "acquisitions foncières", pardon des expropriations : 2011-2013

    1° tranche de travaux 2014

    7 maisons par an pendant 12 ans !

    Si ça se vend !

    Qui peut affirmer que ces terrains acquis à très bas prix, une fois aménagés, ne feront pas l'objet de spéculation ?

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  10. Quel défaitisme.
    J'ai l'impression que certains ont déjà intégré l'inévitable horreur.
    Horreur, vous avez dit "HORREUR" ?
    La SEDA n'ose pas présenter de simulation 3D et a "oublié" d'expliquer la présence de rangées d'arbres pour clôturer la zone !
    Le projet n'est pas encore plié et Rébérot le sera sans doute en 2014, fût ce avec pertes et fracas !

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  11. Que voulez-vous ?
    Dès qu'on contredit le projet, on se fait taxer d'être un vieux grincheux égoïste refusant des voisins ..
    Le maire se dit victime d'une cabale de la part de la gauche molle...
    Pourtant on l'aimait bien Rébérot avant qu'il ne nous annonce son funeste projet.
    Il n'a pas eu à se plaindre des habitants de la trésorerie avant.
    On lui achetait même des vélos..

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  12. Parions que certains spéculateurs locaux ne seraient pas contre le fait d'investir leurs petites économies dans ce lotissement donc de dépouiller sans honte leurs concitoyens propriétaires des terrains convoités.

    A condition d'habiter ailleurs, dans des zones préservées, bien entendu.
    Lelièvre.

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  13. Soucieux de montrer qu'il n'y a pas que des opposants à son projet à Ressons-le-Long, le premier élu a donné la parole un "habitant", courageux anonyme qui, dans un courrier à la mairie, a donné son point de vue sur l'ARLLE et ses adhérents.
    Selon lui, ces sournoises personnes seraient en fait des crypto-gauchistes-mous n'ayant en réalité pas d'autre but que la destitution de M. le Maire et l'avènement d'un socialiste pur jus.
    Ces vieux grincheux égoïstes n'auraient aucune inclination pour la protection de la nature, mais seraient inspirés surtout par un rejet viscéral de l'AUTRE.
    Ils seraient peut-être même racistes : pour preuve, un commentaire (aussitôt effacé par son auteur, dixit cet habitant) comparant le maire à un dictateur africain.
    Sachant que toute personne peut mettre un message sur le blog quitte à l'effacer ensuite, n'importe qui peut, par conviction personnelle ou pour nuire à l'association ,tenir des propos hautement contestables.
    Cependant, la liberté d'expression existe sur ce blog.
    Il y a d'ailleurs un moyen pour toute personne de "signaler un abus" si elle l'estime justifié.

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