mercredi 14 décembre 2011

Les entretiens du professeur Nanar (10)





Quand le professeur Nanar atteignit la place de la Fontaine ce lundi 12 décembre dans une nuit étoilée, il reconnut derrière lui le bruit familier d’un engin antédiluvien.


Toni arrêta sa monture en arrivant à sa hauteur :


« Alors, Prof, c’était comment ? »

Il n’avait pas lui-même eu la possibilité d’assister à la « confrontation » à cause d’un chantier situé comme toujours à des kilomètres de là. « A perpète», précisa t-il !

Et perpète, c’est loin, surtout à Mobylette.

Le professeur Nanar n’avait pas tellement envie de s’étendre sur le sujet. D’autres le feront...

« Bruyant », souffla-t-il, laconique.

- Brillant ? Hum, tu me chambres, Prof !

« BRUYANT, j’ai dit », rectifia Nanar en jetant un coup d’œil appuyé sur le 49,9 vénérable, « Bruyant ! »

Toni coupa le moteur de la bleue à regret à cause de la perspective d’un redémarrage laborieux.

- Explique Prof, fais pas ta mauvaise tête.

- Ben, c’est qu’on nous a montré un combat truqué : un combat entre un poids lourd et un poids léger !

- Alors là, tu le fais exprès : je te cause pas de la salle Wagram, mais de la Singeorges.

- Oui, je sais, c’est une image ; je faisais allusion au micro tonitruant luttant contre un micro aphone.

« Ça, c’est une belle métaphore », dit Toni. « Ben alors, quoi qu’il disait le tonitruant ? »

- Oh, il parlait, parlait, parlait. Et fort pour couvrir la voix de l’opposition. Et longtemps pour retarder coûte que coûte la question qui allait suivre celle à laquelle il n’avait pas répondu. Pérorant, répondant à côté du sujet, intarissable sur le hors piste, feignant d’ignorer les protestations et n’envisageant pas une seconde l’intérêt d’entendre l’opinion des administrés-contribuables qui l’ont élu en s’imaginant choisir leur représentant ...

« Ouais, mais », dit Toni, « et le Séda, quoi qu’il dit ? »

- La SEDA ? Ben, elle dit que c’est pour ton bien que travaillent ses salariés ; que tu peux pas comprendre le mal qu’ils se donnent pour t’assurer un avenir radieux que tu peux pas imaginer tellement que t’es pas promoteur mais eux, ben oui.
Et pis aussi que tu te goures quand tu veux sauver les oiseaux, les insectes, les plantes de ton coin. C’est pas protégé, qu’ils ont dit. Alors, on peut foutre tout ça en l’air.

- Ben merde alors ! Ça, je vais le raconter à Maria ... Au fait, et les copains du p’tit, ils en pensent quoi ?

- Bah, tu les connais : ils rigolent entre eux, signent sans lire, sont contents comme ça ; tu sais où ils crèchent, alors sont pas concernés : on ferait une pissotière publique dans ta cour que ça les gênerait pas le moins du monde. Juste là pour la déco. Tu t’inquiètes de la réduction des terres agricoles ? Te balancent la vanne imparable : « Ben oui, on construit pas des maisons dans le ciel »
Imparable, je te dis.

- T’as raison, Prof, c’est du lourd ! Après ça, on peut tirer l’échelle !


5 commentaires:

  1. Et la grande ferme du centre du village qui serait à vendre ? On ne peut pas y faire plusieurs logements ?
    A Muizon, c'est ce qui a été fait. Une grande ferme a été transformée en maisons mitoyennes avec jardinet. Il y a même un médecin.

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  2. Le projet est en complète contradition avec le SCOT, il ne respecte pas non plus le Plan d'Urbanisation de 2005 qui prévoyait, sans l'imposer,un aménagement possible an zone 1AU, non seulement à la Trésorerie mais aussi à Cheneux ( Il ne s'agissait pas de contraindre mais de permettre, ce qui n'est pas du tout la même chose,les conseillers de l'époque ont voté le PLU dans cette optique ).
    Il est plus que temps de revenir à la raison, de rendre aux propriétaires de terrains leur liberté de vendre s'ils le veulent et à qui ils veulent.
    Le maire ayant fait la preuve de son incompétence à gérer la commune, il se rachèterait et s'honorerait en abandonnant au plus vite ce projet qui n'aurait jamais dû exister.
    Sim Simon

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  3. On se doutait bien qu'il serait difficile de se faire entendre et que les dés seraient pipés. Il ne pouvait en être autrement à Ressons !
    D'un côté, une très bonne sono pour le groupe maire-SEDA, de l'autre un seul mauvais micro pour une salle comble, micro parcimonieusement attribué après une longue attente, pendant que la péroraison se poursuivait au bureau magistral.

    Encore un bel exemple de démocratie !
    Lelièvre

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  4. Bonsoir,
    Je vais peut-être dire quelque chose auquel tout le monde a déjà pensé : Pourquoi l'ARLLE n'organise-t-elle pas sa propre réunion d'information ? Une sorte de contre ou anti-SEDA(tif ?) pour les ressonnais. Ne pouvant faire mieux, je suis prêt à participer à la location de la salle municipale que le maire ne pourra refuser sans un argumentaire sérieusement motivé (on oublie les lavabos bouchés et autres fadaises). Pour le tractage j'ai aussi des possibilités, officielles et gracieuses, pour tirer des flyers (à raison de 4 à 6 par page ça doit pas être énorme) et quelques affiches A3.
    PS : pour le jeu de mot c'est gratuit :)

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  5. @j.n. : Et bonjour pour les baisers amoureux au clair de lune... Elle va faire la gueule !!! Tu ne crois pas qu'il y a déjà assez de pollution pour ne pas en rajouter ?
    Ce trait d'humour, certes un peu potache, n'étant qu'une plaisanterie destinée à faire sourire et relevant du droit à l'humour et la dérision dans la liberté d'expression et nullement à nuire à quiconque...

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